Les États-Unis d`Amérique ont
vécu de multiples évènements au cours de leur courte histoire et cela a souvent
tourné à leur avantage, ce qui a comme conséquence que ce pays est au premier
rang des superpuissances mondiales depuis la fin des hostilités de la Deuxième
Guerre Mondiale. Ce peuple a cependant dû traverser de longues guerres sur son
propre territoire pour y arriver. La Révolution américaine a carrément façonné
l`identité à laquelle ce peuple voulait s`identifier et lors de la victoire
américaine face aux Britanniques lors de la guerre d`indépendance, les
Américains ont commencé à rédiger les lois et les textes sur lesquelles se
baseront ce futur empire lors des siècles à venir. Même après avoir vaincu les
Britanniques, les conflits internes étaient nombreux et plusieurs idéologies se
confrontaient à savoir si ce nouveau pays devait avoir un idéal agraire ou un
idéal capitaliste, ce qui sépara profondément la société lors des décennies
suivants la guerre d`indépendance. Ce fossé idéologique se constatait aussi
géographiquement ; le Nord était en majorité industriel et voulait une société
capitaliste tandis que le Sud avait une économie basée sur l`agraire et sur
l`exploitation d`esclaves comme mains d`œuvres. Il était évident que le pays,
qui était déjà séparé idéologiquement et géographiquement, se devait de choisir
une seule voie pour espérer une solide unification politique et la guerre
civile fût le chemin que dû emprunter ses groupes pour imposer ses politiques
sur l`autre groupe. La Guerre de Sécession est souvent reliée à l`abolition de
l`esclavage aux États-Unis, mais ce travail démontrera que cela est une
conséquence de cette dernière et que les objectifs réels de cette guerre civile
étaient plutôt économiques et sociales. Pour ce faire, plusieurs thèmes seront
abordés et présenteront divers personnages et évènements qui aideront à comprendre
les enjeux et les conséquences. Le tout se terminera par une analyse de ce
conflit et des répercussions que cela a eus, autant dans ce pays que sur les
autres nations de ce monde.
Les origines de la guerre
La guerre de Sécession aux
États-Unis ne repose pas seulement sur un ou deux points de litiges. En fait,
ce sont une multitude d`éléments historiques, sociaux, économiques et même
géographiques qui les ont poussés à s`entretué dans une guerre civile qui a
ravagé ce pays.
Tout commence dès la fondation
des États-Unis alors que deux courants idéologiques importants s`opposent : l`État fédéral fort soutenu principalement
par Alexander Hamilton et les pouvoirs aux États libres soutenu principalement
par Thomas Jefferson. Hamilton avait comme idéal une société capitaliste tandis
que Jefferson avait un idéal agraire et cela démontre clairement que les
problèmes rencontrés lors de la guerre civile américaine découle d`un vieux
débat qui perdure encore aujourd`hui. Il s`agit de « l`élément central autour duquel se développent
les tensions […] s`articule autour de « l`héritage
de 1776 », de la véritable source de pouvoir politique
et du concept de liberté » (Lamarre, 2005,
p.30)
Il
y a aussi l`élément géographique qu`on ne doit pas sous-estimer. En effet, le
clivage entre le Nord et le Sud est assez défini et le climat de ses deux
régions est complètement différent, ce qui fait que le mode de vies des gens
qui habitent ses régions ne se ressemble guères, le Nord étant majoritairement
industriel et l`économie du Sud principalement sur l`agriculture et les
plantations. La conquête de l`Ouest est aussi un enjeu crucial. Le Nord veut
élargir son marché avec ses nouveaux territoires, tandis que le Sud compte
étendre et renforcer l`esclavage avec de plus grands territoires.
Économiquement,
c`est le processus intensif d`industrialisation qui débute dans les années 1840
qui est une des causes importantes du futur conflit. En effet, « le Nord exige des mesures protectionnistes
afin de mettre son industrie naissante à l`abri de la concurrence étrangère. De
son côté, le Sud, qui s`appuie sur une économie de plantation basée sur
l`esclavage, laquelle repose essentiellement sur l`exportation des matières
premières et l`importation de produits finis, réclame la libre circulation des
biens » (Lamarre, 2005, p.29). Le président de
l`époque, Georges Washington, est pris avec de sérieux problèmes de structure
économique et les deux économies demandent des politiques de développements
incompatibles et c`est principalement le vote du fédéral pour les tarifs
douaniers qui suscitent le mécontentement du Sud.
Pour
revenir au sujet élaboré plus haut, les riches planteurs du Sud estimaient que
ce sont les États qui détiennent la source de légitimité du pouvoir politique.
Tout à l`opposé, les nordistes considèrent au contraire que c`est le
gouvernement fédéral qui est l`autorité suprême et qu`en conséquence, il a les
pouvoirs pour administrer le pays en fonction de l`intérêt de tous, ce qui
signifie l`intérêt de la majorité. Les deux camps se vantent de lutter pour la
liberté, mais la définition qu`ils donnent de ce concept change radicalement.
De plus, Abraham Lincoln, qui sera président durant la guerre de Sécession,
affirme que les Nordistes se battent pour le drapeau et l`unité du pays.
Au
contraire de ce qu`on apprend dans la culture général, le conflit n`a pas été
déclenché pour la question de l`esclavagiste, dû moins pas principalement, mais
plutôt pour des questions essentielles comme :
« La base du pouvoir politique réside-t-elle au
sein de l`Assemblées législatives des États ou du gouvernement fédéral? Les
États ont-ils le droit de faire sécession? L`Union est-elle indissoluble? » (Lamarre, 2005, p.31).
Causes:
Tout d'abord, les causes de la Guerre de Sécession, aussi
appelée Guerre Civile par plusieurs historiens, sont principalement dues à des
différences culturelles, sociales, politiques et économiques de ce que l'ont
appelle le « Nord » et le « Sud » des États-Unis. Par ailleurs, l'une des
différences fondamentales entre le Nord et le Sud est la question de
l'esclavage. Dans les états sudistes, avoir un esclave est considéré normal et
est utile à la maintenance et la cultivation des terres et à d'autres tâches
ménagères et manuelles, faisant partie intégrante de l'économie, contrairement
aux états nordistes où l'esclavage est interdit. Malgré toutes ses divergences
de points de vue, plusieurs compromis ont été soulevés pour faire plaisir à
l'un et à l'autre. L'un deux, le compromis du Missouri, émis en 1820, avait
pour but de limiter les pays esclavagistes au sud[1].
Par contre, il ne fit pas l'unanimité au sein des états sudistes qui voulaient
plus de droits et qui se considéraient brimer par ce compromis.
Par ailleurs, un autre problème s'ajoutait à celui déjà
existant: l'expansion vers l'Ouest, ouvrant ainsi de nouveaux états. La plupart
de ceux-ci étaient des états dits « libres » (ou l'esclavage était interdit),
car ils étaient situés plus au nord, ce qui diminuait le pouvoir politique du
Sud et des états esclavagistes au sein du gouvernement fédéral. Évidemment,
ceci déclencha des « contre-attaque » de la part du parti démocrate, alors
allié aux états sudistes, qui proposa la loi appelée Kansas-Nebraska[2],
qui avait pour but d'annuler le compromis du Missouri. Cette loi donnait alors
la possibilité à chaque nouvel état de choisir librement s'ils permettaient la
possession d'esclaves ou non. Cette loi apporta son flot de petites guerres
civiles dans certains états, notamment au Kansas[3],
car plusieurs propriétaires d'esclaves des états environnants allèrent
s'inscrirent sur les listes électorales pour pouvoir posséder plus de terre
pour la culture du coton et aussi apporter avec eux leurs esclaves. Les
véritables habitants du Kansas se rebellèrent, car ils désiraient un état libre
de tout esclavage et ne voulaient pas que les cultivateurs de coton prennent
leurs terres.
Toute cette
agitation créa le parti républicain, alors inexistant aux États-Unis. Il était
composé de gens anti-esclavage, d'agriculteurs Free Soil et d'anciens
membres du parti Whig, alors en pleine crise interne[4].
La création de ce parti et l'élection d'un de ses membres en 1860, Abraham
Lincoln, fut véritablement la goutte qui fit déborder le vase. C'est après
cette élection que le sud décida de se séparer du reste de l'Union et d'avoir
ses propres institutions, sa propre capitale, Richmond, et même son propre
président: Jefferson Davis[5]. C'est
ainsi que la Guerre de Sécession commença, sans jamais avoir été véritablement
souhaitée ou même prévue.
Le Nord
Aussi appelé l'« Union », il se composait des états les
plus aux nord et de ceux à l'Ouest. Ces états se différenciaient du reste des
États-Unis principalement par leur forte industrialisation et une urbanisation
de plus en plus importante. Par ailleurs, ces états possédaient les richesses
économiques du pays, puisque 66% du capital industriel était situé au nord[6] et
que les bourses étaient principalement installées dans la ville de New-York, ce
qui leur donna une domination financière face au Sud qui leur sera
particulièrement utile lors de la Guerre de Sécession. Le Nord possède aussi le
plus haut taux démographique, puisque 7 des 10 villes les plus populeuses sont
là, notamment New-York, Philadelphie et Boston[7].
Ensuite, le taux d'immigration est plus élevé au nord qu'au sud, puisque les
nouveaux immigrants, principalement composé d'Irlandais durant cette période, préféraient
s'installer dans les grandes villes du Nord, plutôt que dans les endroits plus
ruraux du Sud. Cette partie des États-Unis est aussi reconnue pour son
évolution rapide et industrielle, comparativement au sud qui restera longtemps
au même point « archaïque ». Cette industrialisation eut un effet domino sur le
niveau d'éducation et sur d'autres points sociaux, comme le syndicalisme qui
commença à faire son apparition avec l'arrivée d'immigrants européens. C'est au
nord de la ligne Mason-Dixon que le parti républicain, nouveau à l'époque, fut
le plus puissant, remplaçant le parti Whig alors en pleine crise.
Durant la Guerre Civile, le Nord connaitra certains
problèmes, notamment au niveau du recrutement des hommes, qui n'ont pas
particulièrement de buts personnels dans cette guerre et qui ont donc moins
envie de s'engager dans un combat qui ne les concerne pas directement. Cette
partie des États-Unis se distinguera aussi du Sud par la diversité de son
armée, composée de soldats blancs américains, ainsi que de soldats étrangers
venus d'Europe et de noirs émancipés, malgré que cette dernière ethnie ne fût
acceptée qu'à contrecœur due au manque d'hommes disponibles[8].
C'est grâce à ses ressources beaucoup plus élevées que le Nord put gagner la
guerre. D'une certaine manière, celui-ci pouvait se permettre de perdre plus
d'hommes que le Sud, car même s'il y avait des problèmes au niveau du
recrutement, la démographie nordique était beaucoup plus élevée et de loin.
D'ailleurs, ses ressources financières nettement plus importantes lui permirent
d'assurer la stabilité à l'intérieur de ses institutions, mais aussi d'équiper adéquatement
ses hommes et d'instaurer un blocus envers le Sud, lui coupant toute aide
venant d'Europe et l'empêchant d'exporter ses produits, ce qui diminuait les
profits disponibles.
Le Sud
Les États du Sud, qui deviendront les états « Confédérés
» pendant la Guerre de Sécession, étaient surtout caractérisés par l'esclavage,
qui était très présent dans la plupart des états, même si ce ne sont pas tous
les cultivateurs qui en possédaient. Il est important de savoir qu'une faible
population sudiste possédait plus de deux esclaves, mais l'idée générale était
qu'ils étaient indispensables dans l'économie et qu'il permettait une paix
entre les classes sociales[9]. Cette
citation du livre d'Albert Desbiens, Les États-Unis d'Amérique, que l'on
retrouve à la page 121, décrit bien cette situation: « En 1850, un tiers des Blancs
ont un ou des esclaves et, de ceux-là, la moitié seulement en ont cinq ou
plus.» Ainsi, ces états cultivaient
principalement le coton, le tabac, l'indigo et le riz et utilisaient les
esclaves pour travailler dans les champs. Ils n'étaient donc pas aussi
industrialisés que leurs voisins du Nord, préférant les travaux agraires. Ils
étaient aussi reconnus pour être une société répressive, autant pour les
esclaves noirs que pour les blancs qui voulaient dénoncer cette situation[10]
(PORTES, Jacques, 2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à la Première Guerre
mondiale, Armand Colin, 207 pages). Ainsi, le Sud n'est pas aussi « évolué »
que le Nord sur les notions de « droits de l'homme ». Les états sudistes se
caractérisaient aussi par leur penchant pour le protectionnisme, empêchant
ainsi l'importation de certains produits qu'ils produisaient eux-mêmes, comme
le coton, ce qui ne plaira pas particulièrement aux gens du Nord.
Au début de la guerre, seulement 7 états firent sécession
: la Caroline du Sud, où se déroula l'assemblée qui prit cette décision le 20
décembre 1860 (PORTES, Jacques, 2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à la
Première Guerre mondiale, Armand Colin, 207 pages), l'Alabama, la Floride, la
Géorgie, le Mississipi, la Louisiane et le Texas (PORTES, Jacques, 2008, Les
États-Unis: de l'Indépendance à la Première Guerre mondiale, Armand Colin, 207
pages). Ils furent ensuite rejoint par d'autres états, qui sans vraiment
vouloir défendre la question esclavagiste dans leur territoire, voulaient
surtout se battre pour que les états aient le droit à la sécession, sans
répression de l'Union. Le Sud avait principalement pour but la préservation de
son économie basée sur la possession d'esclaves et avait l'avantage de la
tradition militaire très présente dans les familles sudistes. Par ailleurs,
contrairement au Nord, le Sud pouvait compter sur la cohésion sociale pour
recruter des hommes, puisque tous se battaient au nom du droit des états et de
la reconnaissance de l'esclavage. Ses principaux points faibles durant cette
guerre fut le nombre peu élevée de sa population et son manque de ressource
financière, ce qui aida très probablement la victoire de l'Union.
Lincoln et ses politiques
Durant la Guerre de Sécession, plusieurs
grands hommes firent leur apparition, mais aucun ne peut se comparer à Abraham
Lincoln, que personne n'aurait pu imaginer comme président des États-Unis
d'Amérique. Issu d'une famille de fermiers, il découvrit qu'il n'avait aucune
passion pour les travaux manuels. Il fit donc des études en droit et devint
avocat dans son état d'origine, le Kentucky. Lincoln était principalement
reconnu pour son sens de la justice et son bon sens. Au début de sa carrière
politique, il était membre du parti whig, mais devint vite l'ambassadeur
du jeune parti républicain grâce à son talent d'orateur, que les gens avaient
remarqué lors de sa campagne pour le siège de Sénateur de l'Illinois[11].
Lors de son élection en 1860, Lincoln ne se déclara pas
totalement contre l'esclavage, mais contre son expansion dans les nouveaux
états de l'Ouest[12].
Il était donc considéré comme modéré au sein des troupes républicaines.
Tout au long de la guerre, le 16e président fit tout ce qui était en son
pouvoir pour maintenant l'Union et empêcher d'autres états de se joindre à la
Confédération. Encore aujourd'hui, Abraham Lincoln est considéré comme l'un des
présidents les plus populaires de toute l'histoire états-unienne.
Jefferson Davis
Bien avant de devenir le président de la
Confédération, Jefferson Davis avait connu de près la politique. Il avait
d'ailleurs été le ministre de la Guerre au temps du président Pierce[13]. Lors
de la Guerre de Sécession, Davis était reconnu pour être un homme sans grand
charisme, ni même d'autorité envers les états membres de la Confédération,
contrairement à son opposant, Abraham Lincoln. Après la reddition du général Lee
à Appomatox le 9 avril 1865[14], Jefferson
Davis s'enfuit et on ne le rattrapa qu'un mois plus tard, le 10 mai plus
précisément[15].
Les grands noms
Bien entendu, plusieurs généraux firent leur nom au cours
de la Guerre de Sécession, autant dans le camp de l'Union que dans celui de la
Confédération. Pour l'armée du nord,
nous pouvons nommer McClellan, qui fut l'un des premiers généraux de l'armée de
Lincoln, mais qui était trop prudent dans ses batailles, ce qui plaisait à ses
soldats, mais pas à son président qui le rétrograda. Par la suite, un autre
général fit son apparition dans l'armée nordiste et monta graduellement les
échelons grâce à son esprit de stratège, il s'agit d'Ulysses Grant qui gagna
d'importantes batailles pour l'Union, comme celles de Vicksburg et de
Chattanooga[16].
Il devint général en chef en mars 1864[17] et
s'entoura de précieux alliés, tels William Sherman, à qui on peut attribuer la
destruction d'Atlanta, tombée sous leur main le 1er septembre[18], qui
avait pour but de briser le moral des troupes sudistes.
Dans les troupes du Sud, le principal général était
Robert Lee, aristocrate virginien qui avait été officier dans l'armée
américaine avant de devenir général de la Confédération. Pourtant, au départ,
rien n'aurait pu prédire que Lee aurait été de l'armée sudiste, puisque
lui-même était anti-esclavage, émancipant les siens biens avant tout le monde[19].
La protection de son propre état, la Virginie, était un motif valable pour
faire partie des confédérés. Robert Lee ne voulait pas d'un pouvoir fédéral
trop puissant et c'est pourquoi il fut l'un des meilleurs généraux de la Guerre
de Sécession, d'un côté comme de l'autre.
La guerre en général
La Guerre de Sécession fut la guerre la plus meurtrière à
ce jour pour les États-Uniens, n'ayant même pas été détrônée par la seconde
Guerre Mondiale[20].
Elle apporta donc de nombreux changements au niveau des techniques utilisées.
C'est notamment lors de cette guerre que le terme « Guerre Totale » apparue,
exprimant l'idée qu'elle ne touche plus seulement les soldats, mais bien les
civils, les institutions et tout ce qui peut être détruit. Elle est aussi
considérée comme la première des guerres modernes, utilisant de nouveaux
instruments, comme les cuirassées, les tranchées, les mitrailleuses, les
grenades, les mines et les premiers sous-marins[21]. En plus d'être l'investigatrice de plusieurs
nouvelles méthodes, l'utilisation massive des chemins de fers en fait la
première guerre ferroviaire de l'histoire[22].
Par ailleurs, une guerre aussi intense que la Guerre de
Sécession ne peut se passée sans grandes batailles. Dans les plus importantes, nous
pouvons nommer celle de Gettysburg, qui fut l'une des plus décisives. Deux
batailles du général Grant de l'Union, Vicksburg et Chattanooga, furent d'une
grande importance pour son propre clan et lui assura la direction de l'armée du
Nord[23].
Conséquences
Bien évidemment, une guerre n'est jamais
sans conséquences et celle-ci ne fait pas exception à cette règle. D'un côté
technique, la Guerre de Sécession apporta une très grande avancée industrielle
des moyens militaires, apportant une connaissance nouvelle qui sera utile aux
États-Unis dans plusieurs guerres par la suite. C'est lors du blocus naval du
Nord contre le Sud que les premiers sous-marins firent leur apparition et que
les cuirassées prirent une importance de plus en plus prononcée.
Une autre conséquence, celle-là sociale, fut
l'émancipation des noirs en 1863, dans certains états seulement, et la fin de
l'esclavage en 1865, donc quand le Nord gagna la Guerre de Sécession[24].
Évidemment, cela enclencha d'autres problèmes, comme la ségrégation, mais ce
fut un pas en avant pour cette société qui se catégorisait, et se catégorise
toujours, comme avant-gardiste.
Analyse
Il
faut comprendre, avant de faire une analyse juste, que les historiens ont
constamment fait du révisionniste historique sur cette guerre civile au cours
des derniers siècles. En effet, leur vision a constamment évolué depuis la fin
de cet évènement.
Tout
d`abord, les historiens du XIXe siècle insistaient sur le fait que l`esclavage
avait été l`élément central du déclenchement des hostilités. Quelques années
plus tard, certains historiens du XXe siècle provenant de l`extérieur des
États-Unis, jugèrent que ce sont les grandes différences économiques et
idéologiques entre le Nord et le Sud qui
poussèrent cette nation dans un conflit qui était inévitable. Au milieu du XXe siècle, une majorité
d`historiens rejetèrent l`idée que le conflit était inévitable et ont plutôt
estimé que le conflit est dû à l`irresponsabilité des élites politiques car
selon eux, l`esclavage avait atteint "ses limites naturelles au milieu du XIXe siècle et que l`institution
disparaitrait d`elle-même sans qu`il soit nécessaire de s`engager dans une
guerre" (Lamarre, 2005, p.32). Par la suite, les historiens ont nuancés
ses dernières thèses, sans toutefois les réfuter. Aujourd`hui, selon Lamarre,
les historiens ont tendance à favoriser la thèse que l`esclavagiste et ses répercussions à la réalité politique,
économique et sociale, est l`une des principales causes de la guerre de
Sécession, sans toutefois en être l`unique cause.
Nous
débuterons notre analyse en insistant sur le fait que dans les première
semaines du conflit, "la question de l`abolition de l`esclavage n`est pas
au centre des préoccupations des élites politiques à Washington. Certes, l`idée
d`abolir l`esclavage est discutée ouvertement à de nombreuses tribunes
politiques, mais son abolition est loin de faire l`unamité au Nord"
(Lamarre, 2005, p.32). Abraham Lincoln
est Président lors des premières batailles et même si il avoue qu`il s`oppose
personnellement à l`esclavage, sa principale préoccupation est la sauvegarde de
l`Union entre les États du Nord et ceux du Sud pour préserver la puissance que
représente les États-Unis. Lincoln est considéré par plusieurs historiens comme
un modéré en ce qui concerne la question de l`abolition de l`esclavage dans sa
nation. En effet, il affirme : "que s`il pouvait sauver l`Union en abolissant
l`esclavage, il le ferait et que s`il pouvait sauver l`Union sans abolir l`esclavage, il le ferait
aussi" (Lamarre, 2005, p.32).
Malgré
que plusieurs considèrent le président de l`époque comme étant modéré sur la
question, son élection à la Maison-Blanche a servi d`élément déclencheur dans
l`idéologie de sécession des sudistes car ses derniers le considérait comme un
abolitionniste, un anti-esclaviste ou encore comme un homme qui voulait
restreindre son expansion. C`est l`État de la Caroline du Sud qui débuta la
sécession en votant une motion qui autorisait l`État à se séparer de l`Union.
Plusieurs États furent la même chose dans les semaines suivantes et le conflit
prit une énorme ampleur et nomma Jefferson Davis comme Président de la
confédération. Ce dernier réclama le départ de toute présence fédérale sur le
territoire de la Confédération. La guerre civile devint alors inévitable et les
premiers coups de feu eurent lieu en Caroline du Sud, en faveur des Sudistes.
Au
début, les dirigeants du Nord croyaient fermement à ses chances de remporter le
conflit assez rapidement et d`imposer ses idéologies au États du Sud. Cette
confiance résulte de nombreux avantages : l`appareil industrielle supplante
celle du Sud et favorise largement le Nord dans une économie de guerre, le
réseau de chemins de fer est beaucoup plus vaste et favorise le transport
rapide de soldats ou de matériels de toutes sortes. L`avantage principal sur
lequel se base les forces du Sud est la connaissance de la guerre de ses
commandants et ceux-ci se démarquent de ses adversaires du Nord. Mais ce qui
jouera en faveur du Nord et qui sera l`élément déterminant dans la victoire
finale des troupes de Abraham Lincoln est sans aucun doute la démographie
imposante du Nord sur le Sud. En effet, ce sont 21 millions d`âmes qui vivent
sur le sol du Nord contre une faible population de 9 millions de personnes au
Sud, et de ce nombre la moitié sont des esclaves.
La
victoire du Nord a pour conséquence l`abolition de l`esclavage dans les
États-Unis et modifie drastiquement la nature et la dynamique dans les rapports
économiques, sociaux et politiques de cette nation de nouveau unifié, mais
cette fois l`unification s`est faite avec la force.
Conclusion
En
conclusion, nous soutenons notre hypothèse qui était que l`abolition de
l`esclavage aux États-Unis n`était pas la principale cause de la Guerre de
Sécession, mais que cela est plutôt une conséquence de cette dernière et que
les objectifs réels de cette guerre civile étaient plutôt d`ordres économiques
et sociales. En effet, les Sudistes ont souhaité la sécession car leurs valeurs
et leurs idéologies étaient en complète opposition avec leurs opposants et
souhaitaient simplement former un nouveau pays avec les principaux pouvoirs aux
États et pour favoriser le maintien de l`esclavage et des valeurs agraires, qui
comprennent les plantations et l`exportation de matières premières. De leur
côté, le Nord se tournait de plus en plus vers le capitaliste industriel et il
se devait d`écouler sa production vers des marchés comme le Sud. Cependant ses
derniers devaient aussi s`industrialiser pour avoir un pouvoir de consommation
et le Nord à décider d`imposer par la force son idéologie. Le Sud n`avait pas
comme objectif d`imposer son mode de vie au gens du Nord. Il voulait garder ses
mœurs et ses lois comme bon lui semblait, tout en continuant son expansion vers
l`Ouest. De son côté, le Nord a décidé au nom de la préservation de l`Union, de
recourir aux armes et d`imposer ses valeurs. En terminant, il serait pertinent de se demander si la guerre de
Sécession n`est pas en faite une autre révolution que ce peuple a vécu,
tellement les changements ont été radicales sur l`ensemble du pays.
Bibliographie
** GERVAIS, Pierre,
2005, Les États-Unis de 1860 à nos jours, Paris, Hachette Supérieur, 159
pages
*** PORTES, Jacques,
2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à
la Première Guerre mondiale, Armand Colin, 207 pages
**** DESBIENS, Albert,
2004, Les États-Unis d'Amérique :
Synthèse historique (tome 1), Saint-Laurent (Québec), Septentrion, 295
pages
LAMARRE, Jean, 2005, Les Canadiens-français et la guerre de
Sécession, Montréal, VLB éditeur, 186 pages
McPHERSON, James, 1988, Battle cry of freedom, the civil war era,
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[1]
GERVAIS,
Pierre, 2005, Les États-Unis de 1860 à nos jours, Paris, Hachette
Supérieur, 159 pages
[2]
Ibid.
[3]
Ibid.
[4]
Ibid.
[5]
PORTES,
Jacques, 2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à la Première Guerre mondiale,
Armand Colin, 207 pages
[6]
GERVAIS,
Pierre, 2005, Les États-Unis de 1860 à nos jours, Paris, Hachette
Supérieur, 159 pages
[7]
PORTES,
Jacques, 2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à la Première Guerre mondiale,
Armand Colin, 207 pages
[8]
Ibid.
[9]
Ibid.
[10]
Ibid.
[11]
DESBIENS,
Albert, 2004, Les États-Unis d'Amérique : Synthèse historique (tome 1),
Saint-Laurent (Québec), Septentrion, 295 pages
[12]
PORTES,
Jacques, 2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à la Première Guerre mondiale,
Armand Colin, 207 pages
[13]
Ibid.
[14]
Ibid.
[15]
Ibid.
[16]
Ibid.
[17]
Ibid.
[18]
Ibid.
[19]
Ibid.
[20]
Ibid.
[21]
Ibid.
[22]
Ibid.
[23]
Ibid.
[24]
GERVAIS,
Pierre, 2005, Les États-Unis de 1860 à nos jours, Paris, Hachette
Supérieur, 159 pages
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