jeudi 13 juin 2013

Le Manifeste du parti communiste



Le monde dans lequel nous vivons est complexe et il est le résultat de l’évolution et de la multiplication des échanges sociaux entre les diverses parties des individus qui en font sa composition. Cette complexité entre les rapports humains et les États peuvent parfois emmener divers conflits, et ce pour plusieurs raisons. Des conflits peuvent effectivement avoir lieu pour des questions économiques, culturelles, religieuses, territoriales et/ou idéologiques. C’est ce dernier point qui nous intéresse dans ce travail. La construction d’une nouvelle idéologie est un long processus pour expliquer des raisonnements philosophiques, politiques, sociologiques et historiques et est souvent faite en contradiction à une idéologie dominante, ce qui entraine inévitablement des débats d’idées et peu résulter en conflits. C’est dans ce contexte que je vais présenter et analyser le Manifeste du Parti communiste, un essai politico-philosophique,  écrit et produit par Karl Marx et Friedrich Engels en 1848. Ce texte en est un fondateur de l’idéologie communiste, et plus tard,  il sera interprété et nommé l’idéologie marxiste, et il s’inscrit dans une opposition à l’idéologie dominante de l’époque et d’aujourd’hui, le capitaliste. Le plan de travail consistera à faire une brève biographie de Marx et Engel avec comme objectif de présenter le contexte de la rédaction du Manifeste du Parti communiste, un résumé de l’essai et une  analyse de la pensée des auteurs et le tout se terminera par un conclusion qui fera une synthèse du travail et où nous répondrons à la question qui est de se demander si l’œuvre de Marx et Engels est encore un texte d’actualité et si cette thèse est toujours valable en 2012.




Biographie et contexte
Karl Marx est un intellectuel allemand et  est expert et précurseur dans plusieurs domaines des sciences sociales, notamment la philosophie, la sociologie, l’économie et l’histoire. Né en 1818 et mort en 1883, il a consacré sa vie à l'application pratique de ses analyses théoriques où il a compris que la lutte philosophique qu’il mène doit évoluer à la lutte sociale pour que la société change réellement. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont le Manifeste du Parti Communiste et Le Capital qui sont des œuvres mondialement connues. Il est très impliqué dans le milieu ouvrier et il est l’un des fondateurs du mouvement ouvrier international où il écrit avec Engels plusieurs théories, comme par exemple le socialisme scientifique. Il est à noter que les écrits de Marx ont encore une influence importante sur la pensée politique actuelle et qu’elle a inspiré de nombreux régimes politiques qui ont tenté d’appliquer les théories communistes de Marx durant le XXe siècle. Encore aujourd’hui quelques régimes comme celui de Cuba, de la Corée du Nord et du Vietnam se déclarent du courant marxisme et de l’idéologie communiste.

Friedrich Engels (1820-1895) est lui aussi un philosophe et théoricien socialisme allemand. Lui et Marx deviennent rapidement amis et complice dans leur compréhension théorique du socialisme, du communisme, du matérialisme historique et de la nécessité de changer la société par une révolution prolétarienne. Engels est le co-auteur du Manifeste du Parti communiste et il a terminé l’œuvre de Marx après sa mort en rédigeant les tomes II et III du Capital à l’aide des brouillons de ce dernier.

Le contexte dans lequel a été rédigé le Manifeste du Part communiste est celui d’une commande faite par la Ligue des Communistes. En effet, Karl Marx est le principal auteur de cet ouvrage, mais il l’a fait à la suite des conclusions, des textes rédigés et des discussions faites par la Ligue des Communistes. Il s’agit donc d’une œuvre collective où Marx et Engels eurent un rôle central et primordial. Il importe de spécifier que cette commande a été faite dans le but de bien définir les principes et les projets du communisme car cette idéologie est mal comprise à cette époque et elle est l’objet de fausses interprétations par ses adversaires en Europe. Ce Manifeste a été écrit en pleine période de révolution industrielle et il se veut un texte fondateur de la doctrine socialisme et du communisme. Écrit à partir d’une approche historique qui étudie les grandes révolutions de l’histoire, principalement la Révolution Française bourgeoise de 1789,  il explique la lutte historique et continuelle des classes qui s’exploitent pour prendre contrôle des rouages de l’État. Le Manifeste du Parti communiste eut très peu d’écho lors de sa publication et il a fallu attendre plusieurs années après la mort de Marx avant qu’il soit véritablement étudié et analysé. Aujourd’hui, Karl Marx est considéré de par son œuvre comme l’un des fondateurs de la sociologie et ses écrits sont encore étudiés, analysés et mis en application par des régimes politiques.


Le Manifeste du Parti communiste

Chapitre 1 – Bourgeois et prolétaires
Le premier chapitre est probablement le plus important pour la raison qu’il y définit les différentes classes sociales, notamment les bourgeois et les prolétaires, et qu’il en fait une analyse historique. Karl Marx débute l’écriture du manifeste en donnant la ligne directive que prendra son analyse. Il affirme que : « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de  luttes des classes » (Marx et Engels, 1848, p.6). Le premier constat qui ressort de son analyse et de cette citation est qu’il existe historiquement un rapport de domination entre les hommes qui sont catégorisés dans des classes sociales définit par la société. Par exemple, au cours de l’histoire, il y a eu le rapport de domination entre les hommes libres sur les esclaves, pour ensuite se diriger vers la domination des seigneurs sur les serfs et pour se rendre à la domination des bourgeois sur les prolétaires. Généralement, nous pouvons expliquer cette domination sous le rapport de oppresseur / opprimé. Un deuxième constat qui ressort est que les hommes sont donc en constante opposition dans leur rapport de domination. Marx nomme ce processus la lutte des classes et il explique que cette lutte continue jusqu’à temps qu’une révolution transforme le rapport de domination ou que les deux classes en lutte disparaissent. Marx indique cependant que le modèle révolutionnaire utilisé fait en sorte que même à la suite d’une révolution, une nouvelle hiérarchie s’installe et se transforme naturellement en nouvelle lutte des classes avec de nouveaux acteurs qui reproduisent les mêmes rapports de domination de l’homme sur l’homme. Marx et Engels affirment donc que les antagonismes des classes subsistent même après une révolution. Pour expliquer cette argument, Marx avoue que « la bourgeoisie a joué dans l’histoire un rôle éminemment révolutionnaire. Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a détruit les relations féodales, patriarcales et idylliques » (Marx et Engels, 1848, p.8). Effectivement, la bourgeoisie de l’époque a joué un rôle révolutionnaire en changeant par la force des armes les rapports de forces et de productions. Ses changements ont cependant apportés de nouvelles conditions d’oppressions, de nouvelles classes sociales et de nouvelles luttes entre les classes sociales. Le Manifeste démontre donc en premier lieu la façon dont le capitalisme s’est développée à partir de la société féodale et comment il a évolué après la révolution bourgeoise en France où les rapports de domination se sont transformés mais où ils sont toujours présents. Marx et Engels continuent le Manifeste en définissant les deux classes sociales qui sont présentement en lutte, soit la bourgeoisie et le prolétariat.

« La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production et donc les rapports de production, c’est-à-dire l’ensemble des rapports sociaux » (Marx et Engels, 1848, p.9). Cette citation démontre que les communistes s’intéressent à la transformation économique qu’apporte le capitaliste et qui change les modes de productions et où le travail est la source des fondements sociaux. En effet, l’analyse qui en ressort est que l’ancien système féodal ne répond plus aux exigences industrielles bourgeoises et que la révolution industrielle changera le mode de production qui était manufacturier pour devenir industrielle. Les bourgeois seraient donc en constante recherche de richesses en utilisant les moyens de surproductions et d’accumulations de biens, ce qui mènera à une série de progrès technique qui aura comme conséquence la globalisation de la production. Une évolution s’en suit donc et suit les étapes suivantes : développement des techniques, élargissement du commerce, et accélération du développement des moyens d’échanges comme dans le domaine du transport et de la communication. Marx et Engels dénoncent le fait que ses progrès profitent uniquement à la bourgeoisie et que cette classe sociale va dominer de plus en plus les prolétaires et cela devrait mener à une révolte de la classe opprimée lorsque ceux-ci prendront conscience de leur état de servitude. Nous pouvons déjà apercevoir une ébauche de la théorie du matérialisme historique présenté par Marx où il affirme que l’humain évolue dans ses rapports sociaux à la suite de la transformation matérielle des moyens de production. 

Une autre critique de Marx face au système capitaliste et à la bourgeoisie est que ce système de domination prône la liberté de commerce avec comme conséquence de faire perdre à l’humain le sens réel du travail et traitre dorénavant le travail de ce dernier comme une simple marchandise dans les moyens de productions qu’elle contrôle avec notamment  l’imposition du salariat. En effet, Marx affirme que « le prolétariat, la classe des ouvriers modernes qui ne vivent qu’à la condition de trouver du travail et qui n’en trouvent que si leur travail accroît le capital. Ces ouvriers, contraints de se vendre au jour le jour, sont une marchandise au même titre que tout autre article de commerce » (Marx et Engels, 1848, p.11) et il continu en définissant le concept de division du travail en affirmant que l’ouvrier  peut se définir uniquement avec sa force de travail et qu’il est seulement un accessoire de la machine dans le système capitaliste. Il faut donc comprendre que les moyens de productions et d’échanges qui ont été changé lors de la révolution industrielle et qui sont favorisés par le libre marché et la libre concurrence sont les fondements sur lesquels reposent la nouvelle classe dominante à cette époque, la bourgeoisie.

Marx et Engels continuent de développer leur pensée dans le Manifeste du Parti communiste en définissant les réalités de la classe sociale prolétaire. Il est dit dans le manifeste que la plus grande force du prolétariat est sans aucun doute son nombre et qu’il doit impérativement en prendre conscience.  En effet, « avec le développement de l’industrie, le prolétariat ne fait que s’accroître en nombre; il est concentré en masses plus importantes; sa force augmente et il en prend mieux conscience » (Marx et Engels, 1848, p.13) et que la victoire du prolétariat passe nécessairement par l’union complète de cette classe. Et cette union doit d’abord se faire au niveau local et ensuite national avec comme objectif de prendre de plus en plus conscience de leur nombre et de leur aspiration commune et évoluer en un mouvement révolutionnaire au niveau international. Marx affirme aussi que seulement le prolétariat peut réaliser et accomplir une véritable révolution en abolissant la lutte des classes car elle est la composante majoritaire des sociétés capitalistes. Les autres révolutions dans l’histoire se résument à une lutte des classes où une minorité ressort gagnante et impose à son tour son modèle de domination et d’exploitation. La révolution prolétarienne sera celle de la majorité pour la majorité. 

Ce chapitre se termine en revenant sur le salariat. Les auteurs disent que « l’existence et la domination de la classe bourgeoise ont pour conditions essentielles l’accumulation de la richesse aux mains des particuliers, la formation et l’accroissement du capital; la condition du capital, c’est le salariat » (Marx et Engels, 1848, p.16). Cette domination a cependant une faiblesse et elle réside dans le fait que le principe de salariat découle directement de la compétition que se font les ouvriers entre eux. Lorsque les ouvriers prendront conscience que leur unité est leur principale force et que leur unification à un même groupe de protestation sera faite,  ils deviendront une force politique et la « chute (de la bourgeoisie) et la victoire du prolétariat sont également inévitables » (Marx et Engels, 1848, p.16).


Chapitre 2 – Prolétaires et communistes
 Le deuxième chapitre est une analyse de la position des communistes dans la lutte des classes. Ce chapitre sert à  différencier l’idéologie communiste des autres partis ouvriers et de démontrer que la véritable révolution prolétarienne ne peut que se réaliser avec le modèle idéologique des communistes. Les auteurs du Manifeste expliquent directement l’objectif de leur idéologie : « le but immédiat des communistes est le même que celui de tous les partis ouvriers; constitution du prolétariat en classe, renversement de la domination bourgeoise, conquête du pouvoir politique par le prolétariat » (Marx et Engels, 1848, p.18). En d’autres termes, nous pourrions résumer la stratégie de Marx en quelques mots : prises de conscience du prolétariat, révolution prolétarienne, dictature du prolétariat. 

Les communistes continuent en définissant une de leurs principales idées, soit l’abolition de la propriété privée. Ils veulent véritablement  distinguer  leurs arguments de ceux des bourgeois et tenter de rassurer les prolétaires. En effet, Marx et Engels indiquent clairement qu’ils ne veulent pas l’abolition de la propriété  en général, mais bien abolir les structures de la propriété bourgeoise car elle représente l’exploitation d’une classe sur une autre : « la propriété bourgeoise, est l’ultime et la plus parfaite expression du monde de production et d’appropriation qui repose sur des antagonismes de classe, sur l’exploitation des uns par les autres. En ce sens, les communistes peuvent résumer leur théorie dans cette formule unique : abolition de la propriété privée » (Marx et Engels, 1848, p.18). Les auteurs critiquent fortement la bourgeoisie en affirmant que si la propriété privée existe, c’est uniquement pour exercer la domination bourgeoise sur les prolétaires car : « la propriété privée est abolie pour les neuf dixièmes de ses membres; si cette propriété existe, c’est précisément parce qu’elle n’existe pas pour ces neuf dixièmes » (Marx et Engels, 1848, p.20). Il est aussi expliqué dans ce manifeste que le capital est le résultat collectif du travail individuel de chaque individu et qu’il devrait en conséquence appartenir à tous en étant une « puissance sociale ». Cette transformation résulterait à ce que le capital devienne alors une propriété collective et cela aurait comme conséquence d’abolir la lutte des classes. 

Marx prend position dans ce chapitre en ce qui concerne le débat sociologique et politique entre la place que doive occuper la liberté et l’égalité dans les fondements des systèmes politiques. Comme nous l’avons vu, il prône l’égalité dans le vrai sens du concept où « le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous » (Marx et Engels, 1848, p.24).  Pour ce qui est de la liberté, Marx s’attaque directement à la liberté bourgeoises et il dicte clairement son idéologie en affirmant que le communisme veut abolir la liberté du commerce : « par liberté, dans le cadre des actuels rapports de production bourgeois, on entend la liberté du commerce, la liberté d’acheter et de vendre » (Marx et Engels, 1848, p.19). Cette liberté de commerce selon eux est le symbole ultime du capitaliste qui prône l’enrichissement personnel par tous les moyens et reproduit constamment le rapport de domination de la classe bourgeoise.

L’analyse continue en justifiant les idées des communistes d’abolir les institutions bourgeoises que sont la famille bourgeoise, l’éducation familiale  et la nation. Selon eux, tout est basé sur les rapports de production que ses institutions génèrent et sur l’influence néfaste des bourgeois qui veulent seulement en tirer avantage. Par exemple, la femme et les enfants sont régulièrement exploités dans la société bourgeoise et cela se reflète dans le modèle de la famille. Il est de même pour l’éducation qui devrait devenir une éducation de la société par la société. Cela ferait en sorte que l’éducation serait égale pour tous et aurait comme conséquence d’augmenter l’égalité entre les individus. Le changement de la société passe donc par une rupture de l’idéologie bourgeoise et par la prise de contrôle des structures de l’État par les prolétaires qui se formeront une classe nationale.  Cela devrait mener  à l’union internationale des prolétaires et à une révolution communiste mondiale : « à mesure qu’est abolie l’exploitation de l’homme par l’homme, est abolie également l’exploitation d’une nation par une autre nation. Du jour où tombe l’antagonisme des classes à l’intérieur de la nation, tombe également l’hostilité des nations entre elles » (Marx et Engels, 1848, p.22). 

Les auteurs terminent le chapitre en proposant un modèle révolutionnaire pour permettre aux prolétaires de prendre contrôle des structures de l’État. Il faut d’abord que les prolétaires prennent conscience de leur nombre et qu’ils se constituent en classe dominante avec comme objectif d’établir leur « suprématie politique »  sur la classe bourgeoise. Une fois que les prolétaires auraient le contrôle des structures de l’État, Marx et Engels proposent 10 mesures qui pourraient être appliquées. Retenons en quelques-unes comme l’abolition de la propriété privée au profit de l’État, impôt progressif, nationalisation des banques et monopole de l’État pour ce qui est du capital, nationalisation des moyens de transports, éducation publique et gratuite etc. À la suite de ses mesures, la production et l’économie appartiendraient donc à l’ensemble des individus, les prolétaires. De là, le prolétariat serait la classe dominante victorieuse de la révolution et aurait le devoir d’abolir «  par la violence les anciens rapports de production, il abolit en même temps que ces rapports les conditions de l’antagonisme des classes, il abolit les classes en général et, par là même, sa propre domination de classe » (Marx et Engels, 1848, p.24). La révolution ouvrière abolirait donc la lutte des classes où la minorité domine la majorité.


Chapitre 3- Littérature socialiste et communiste
Ce chapitre se veut être une critique des théories et des propositions de plusieurs idéologies politiques qui se réclament réformatrices et utopistes. Marx et Engels les séparent en trois catégories; le socialisme réactionnaire, le socialisme conservateur ou bourgeois et le socialisme et le communisme critico-utopiques.

Les auteurs indiquent que ses formes de socialismes ne règlent aucunement le problème de fond qui implique la lutte des ouvriers et surtout elles gardent les mêmes structures de la société en admettant la nécessité de l’antagonisme des classes. La révolution ouvrière est ainsi écartée et la domination d’une classe sur les autres où l’homme domine l’homme est reproduit dans ses types de socialismes. 

La seule voie possible est donc celle du communiste qui fera prendre conscience au prolétariat de l’importance de s’unir en classe dominante et de renverser le système historique de domination de l’homme sur l’homme.


Chapitre 4- Position des communistes envers les différents partis d’opposition
Les principales idées des communistes, qui prônent l’émancipation et l’union du prolétariat et l’abolition du la propriété privée,  sont rappelées dans le dernier chapitre du Manifeste du Parti communiste. Marx et Engels font le point sur la situation politique en France, en Suisse, en Pologne et en Allemagne et malgré quelques critiques à leurs alliés politiques dans ses pays, ils affirment que les communistes vont appuyer ses mouvements qui veulent changer les structures de ses sociétés de domination : « en un mot, les communistes appuient en tous pays tout, mouvement révolutionnaire contre l’ordre social et politique existant » (Marx et Engels, 1848, p.35).

Les communistes reviennent sur leur objectif internationaliste en expliquant que le prolétariat est une classe qui est présente partout dans le monde et que cela dépasse le cadre des nations. De là, « les communistes travaillent partout à l’union et à l’entente des partis démocratiques de tous les pays » (Marx et Engels, 1848, p.35). 

Karl Marx et Friedrich Engels terminent le Manifeste en clamant que le communiste est là pour accompagner les prolétaires du monde entier dans leur révolution qui aboutira au communiste et qui combattra la bourgeoisie et les riches dominateurs. Cette révolution se fera inévitablement avec les armes et aura comme dénouement un « renversement violent de tout l’ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent devant une révolution communiste! Les prolétaires n’ont rien à y perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner » (Marx et Engels, 1848, p.35). Selon le Manifeste, la révolution communiste ne peut qu’être gagnante, à condition que le prolétariat prenne conscience dans son état et de sa force, s’unisse et s’émancipe par la prise de contrôle des structures de l’État.

Le slogan qui termine le Manifeste du Parti communiste « PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS! »  est le symbole que la condition des ouvriers à travers le monde est similaire et que cela démontre que cette lutte est mondiale et qu’elle doit être mener à la prise de conscience qu’ils forment un même groupe, une même classe collective et qu’elle doit s’unir.


Conclusion
En conclusion, en ce qui concerne notre questionnement de départ qui était de se demander si le Manifeste du Parti communiste était encore un texte d’actualité et si cette thèse est toujours valable en 2012, la réponse est positive selon nous.  Engels explique dans une des préfaces comment le Manifeste du Parti communiste est un guide à l’action et un programme politique qui peut vieillir pour certain de ses points, sans toutefois en affecter l’ensemble de la théorie.  Marx et Engels diraient qu’aujourd’hui en 2012, la bourgeoisie a renforcée son rôle et son contrôle sur les affaires économiques, politiques et culturelles de la nation.  Depuis que la bourgeoisie s’est elle-même constituer en la nation, elle a fait en sorte de mettre en place un État non seulement sous son contrôle et sa domination, mais également à son image. D’ailleurs Marx a affirmé que la bourgeoisie doit toujours se renouveler et que cela causera sa perte. Depuis quelques années, la libération du marché a fait perdre beaucoup de pouvoir à l’État-nation au profit de la globalisation des échanges. De plus, Marx avait en quelques sortes prédis les effets pervers qu’auraient la mondialisation sur la domination de la bourgeoisie sur le prolétariat. Il est évident que la distinction des classes sociales en 2012 est plus complexe qu’à l’époque où l’opposition entre bourgeois et prolétaires étaient plus clairement définie. Mais il est néanmoins d’actualité de parler de lutte des classes sociales quand nous savons que l’écart entre les riches et les pauvres s’accentuent à toutes les décennies. Marx parlait à l’époque des 90% d’individus qui ne pouvaient accéder à la propriété privée et que le système profitait au 10% des bourgeois. Il est intéressant de faire un parallèle avec le mouvement Occupy de l’an 2011  où leur slogan était « nous sommes les 99% », et qui prétextait que la richesse mondiale est concentrée dans les mains de 1% d’individus riches. Même si le contexte a grandement changé de 1848 à 2012, le Manifeste du Parti communiste peut encore servir à la compréhension des rapports sociaux en lien avec le système capitaliste. D’ailleurs Marx et Engels avaient affirmé à l’époque que la liberté du commerce aurait comme conséquence une concentration du capital et à des monopoles et ce, au détriment du prolétariat. Marx utilise le concept globalisation ou internationalisation pour parler du phénomène actuel que nous vivons qui se nomme la mondialisation. Le terme principal du texte est inévitablement la lutte contre les inégalités sociales et/ou de classes et cela est un sujet à vocation universelle et mondiale selon moi. Cela rendra donc ce texte d’actualité pendant encore très longtemps. Il faut aussi faire attention aux analyses qui affirment que les régimes qui ont fait l’expérience du communisme ont tous été des échecs. Marx et Engels ne prônaient aucunement l’imposition de régimes autoritaires et totalitaire comme ce fût le cas en URSS et en Chine par exemple. Il faut aussi prendre en compte du contexte où la révolution communiste est restée concentré dans certaines nations et ne s’est pas transformée en révolution mondiale, ce qui était une des conditions pour que la révolution prolétarienne aboutisse globalement selon Marx. L’idéologie communiste de l’époque peut se résumer à quelques points centralisateurs qui veulent en résumé une société égalitaire : abolition de la propriété privée, abolition des classes sociales, contrôle de l’État de l’économie, des banques et des transports, et où la finalité du communisme serait une société sans État. Quant à savoir où se place le texte du Manifeste du Part communiste dans le cadre des grands paradigmes que nous avons étudiés dans le cours d’Histoire de la pensée sociologique, il est évident que cette œuvre s’inscrit dans la pensée globale d’un des principaux fondateurs de la pensée sociologique que nous avons étudiés, Karl Marx. Il est donc dans la même catégorie des fondateurs de la sociologie au même titre que Durkheim, Weber, de Tocqueville et de Beauvoir, tout en ayant sa propre idéologie et méthodologie. Il a non seulement élaboré des théories et des idéologies, mais il a participé à des mouvements sociaux car il croyait fermement entre le lien entre la théorie et la pratique : « les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, ce qui importe c’est de le transformer » (1). Comme mentionné en début de ce travail, Marx a influencé de nombreux sociologues et de nombreux courants politiques à la suite de la parution de ses écrits. Ses théories qui ont eu le plus d’écho sont le matérialisme historique et la lutte des classes.  Encore aujourd’hui, son idéologie influence de nombreuses mentalités, idéologies et quelques régimes politiques.


Mikael St-Louis


 Bibliographie


MARX, K. et ENGELS, F. (1848). Manifeste du Parti communiste, dans la collection les classiques des sciences sociales, page consultée le 15 décembre 2012, Site web : http://classiques.uqac.ca/classiques/Engels_Marx/manifeste_communiste/Manifeste_communiste.pdf

(1)  THIBAULT, M. (2012). Notes de cours dans le cadre du cours Histoire de la pensée sociologique, session Automne 2012, Université du Québec en Outaouais

DELAS, JP. et MILLY, B. (2005). Histoire des pensées sociologiques, Paris, Armand Colin, 450 pages.


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