Le monde dans
lequel nous vivons est complexe et il est le résultat de l’évolution et de la
multiplication des échanges sociaux entre les diverses parties des individus qui en font sa composition. Cette complexité entre les rapports
humains et les États peuvent parfois emmener divers conflits, et
ce pour plusieurs raisons. Des conflits peuvent effectivement avoir lieu pour
des questions économiques, culturelles, religieuses, territoriales et/ou
idéologiques. C’est ce dernier point qui nous intéresse dans ce travail. La
construction d’une nouvelle idéologie est un long processus pour expliquer des
raisonnements philosophiques, politiques, sociologiques et historiques et est
souvent faite en contradiction à une idéologie dominante, ce qui entraine
inévitablement des débats d’idées et peu résulter en conflits. C’est dans ce
contexte que je vais présenter et analyser le Manifeste du Parti communiste, un
essai politico-philosophique, écrit et
produit par Karl Marx et Friedrich Engels en 1848. Ce texte en est un fondateur
de l’idéologie communiste, et plus tard, il sera interprété et nommé l’idéologie
marxiste, et il s’inscrit dans une opposition à l’idéologie dominante de
l’époque et d’aujourd’hui, le capitaliste. Le plan de travail consistera à
faire une brève biographie de Marx et Engel avec comme objectif de présenter le
contexte de la rédaction du Manifeste du Parti communiste, un résumé de l’essai
et une analyse de la pensée des auteurs
et le tout se terminera par un conclusion qui fera une synthèse du travail et
où nous répondrons à la question qui est de se demander si l’œuvre de Marx et
Engels est encore un texte d’actualité et si cette thèse est toujours valable en
2012.
Biographie et contexte
Karl Marx est un
intellectuel allemand et est expert et précurseur dans plusieurs domaines
des sciences sociales, notamment la philosophie, la sociologie, l’économie et
l’histoire. Né en 1818 et mort en 1883, il a consacré sa vie à l'application
pratique de ses analyses théoriques où il a compris que la lutte philosophique
qu’il mène doit évoluer à la lutte sociale pour que la société change
réellement. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont le Manifeste du Parti
Communiste et Le Capital qui sont des œuvres mondialement connues. Il est très
impliqué dans le milieu ouvrier et il est l’un des fondateurs du mouvement
ouvrier international où il écrit avec Engels plusieurs théories, comme par
exemple le socialisme scientifique. Il est à noter que les écrits de Marx ont
encore une influence importante sur la pensée politique actuelle et qu’elle a
inspiré de nombreux régimes politiques qui ont tenté d’appliquer les théories
communistes de Marx durant le XXe siècle. Encore aujourd’hui
quelques régimes comme celui de Cuba, de la Corée du Nord et du Vietnam se
déclarent du courant marxisme et de l’idéologie communiste.
Friedrich Engels
(1820-1895) est lui aussi un philosophe et théoricien socialisme allemand. Lui
et Marx deviennent rapidement amis et complice dans leur compréhension
théorique du socialisme, du communisme, du matérialisme historique et de la
nécessité de changer la société par une révolution prolétarienne. Engels est le
co-auteur du Manifeste du Parti communiste et il a terminé l’œuvre de Marx
après sa mort en rédigeant les tomes II et III du Capital à l’aide des
brouillons de ce dernier.
Le contexte dans
lequel a été rédigé le Manifeste du Part communiste est celui d’une commande
faite par la Ligue des Communistes. En effet, Karl Marx est le principal auteur
de cet ouvrage, mais il l’a fait à la suite des conclusions, des textes rédigés
et des discussions faites par la Ligue des Communistes. Il s’agit donc d’une
œuvre collective où Marx et Engels eurent un rôle central et primordial. Il
importe de spécifier que cette commande a été faite dans le but de bien définir
les principes et les projets du communisme car cette idéologie est mal comprise
à cette époque et elle est l’objet de fausses interprétations par ses
adversaires en Europe. Ce Manifeste a été écrit en pleine période de révolution
industrielle et il se veut un texte fondateur de la doctrine socialisme et du
communisme. Écrit à partir d’une approche historique qui étudie les grandes
révolutions de l’histoire, principalement la Révolution Française bourgeoise de
1789, il explique la lutte historique et
continuelle des classes qui s’exploitent pour prendre contrôle des rouages de
l’État. Le Manifeste du Parti communiste eut très peu d’écho lors de sa
publication et il a fallu attendre plusieurs années après la mort de Marx avant
qu’il soit véritablement étudié et analysé. Aujourd’hui, Karl Marx est
considéré de par son œuvre comme l’un des fondateurs de la sociologie et ses
écrits sont encore étudiés, analysés et mis en application par des régimes
politiques.
Le Manifeste du Parti communiste
Chapitre 1 – Bourgeois et prolétaires
Le premier chapitre
est probablement le plus important pour la raison qu’il y définit les
différentes classes sociales, notamment les bourgeois et les prolétaires, et qu’il en
fait une analyse historique. Karl Marx débute l’écriture du manifeste en
donnant la ligne directive que prendra son analyse. Il affirme
que : « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est
l’histoire de luttes des classes »
(Marx et Engels, 1848, p.6). Le premier constat qui ressort de son analyse et
de cette citation est qu’il existe historiquement un rapport de domination
entre les hommes qui sont catégorisés dans des classes sociales définit par la
société. Par exemple, au cours de l’histoire, il y a eu le rapport de
domination entre les hommes libres sur les esclaves, pour ensuite se diriger
vers la domination des seigneurs sur les serfs et pour se rendre à la
domination des bourgeois sur les prolétaires. Généralement, nous pouvons
expliquer cette domination sous le rapport de oppresseur / opprimé. Un deuxième
constat qui ressort est que les hommes sont donc en constante opposition dans
leur rapport de domination. Marx nomme ce processus la lutte des classes et il
explique que cette lutte continue jusqu’à temps qu’une révolution transforme le
rapport de domination ou que les deux classes en lutte disparaissent. Marx
indique cependant que le modèle révolutionnaire utilisé fait en sorte que même
à la suite d’une révolution, une nouvelle hiérarchie s’installe et se
transforme naturellement en nouvelle lutte des classes avec de nouveaux acteurs
qui reproduisent les mêmes rapports de domination de l’homme sur l’homme. Marx
et Engels affirment donc que les antagonismes des classes subsistent même après
une révolution. Pour expliquer cette argument, Marx avoue que « la
bourgeoisie a joué dans l’histoire un rôle éminemment révolutionnaire. Partout
où elle a conquis le pouvoir, elle a détruit les relations féodales,
patriarcales et idylliques » (Marx et Engels, 1848, p.8). Effectivement,
la bourgeoisie de l’époque a joué un rôle révolutionnaire en changeant par la
force des armes les rapports de forces et de productions. Ses changements ont
cependant apportés de nouvelles conditions d’oppressions, de nouvelles classes
sociales et de nouvelles luttes entre les classes sociales. Le Manifeste
démontre donc en premier lieu la façon dont le capitalisme s’est développée à
partir de la société féodale et comment il a évolué après la révolution
bourgeoise en France où les rapports de domination se sont transformés mais où
ils sont toujours présents. Marx et Engels continuent le Manifeste en
définissant les deux classes sociales qui sont présentement en lutte, soit la
bourgeoisie et le prolétariat.
« La
bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de
production et donc les rapports de production, c’est-à-dire l’ensemble des
rapports sociaux » (Marx et Engels, 1848, p.9). Cette citation démontre
que les communistes s’intéressent à la transformation économique qu’apporte le
capitaliste et qui change les modes de productions et où le travail est la
source des fondements sociaux. En effet, l’analyse qui en ressort est que
l’ancien système féodal ne répond plus aux exigences industrielles bourgeoises
et que la révolution industrielle changera le mode de production qui était
manufacturier pour devenir industrielle. Les bourgeois seraient donc en
constante recherche de richesses en utilisant les moyens de surproductions et
d’accumulations de biens, ce qui mènera à une série de progrès technique qui
aura comme conséquence la globalisation de la production. Une évolution s’en
suit donc et suit les étapes suivantes : développement des techniques,
élargissement du commerce, et accélération du développement des moyens
d’échanges comme dans le domaine du transport et de la communication. Marx et
Engels dénoncent le fait que ses progrès profitent uniquement à la bourgeoisie
et que cette classe sociale va dominer de plus en plus les prolétaires et cela
devrait mener à une révolte de la classe opprimée lorsque ceux-ci prendront
conscience de leur état de servitude. Nous pouvons déjà apercevoir une ébauche
de la théorie du matérialisme historique présenté par Marx où il affirme que
l’humain évolue dans ses rapports sociaux à la suite de la transformation
matérielle des moyens de production.
Une autre critique
de Marx face au système capitaliste et à la bourgeoisie est que ce système de
domination prône la liberté de commerce avec comme conséquence de faire perdre
à l’humain le sens réel du travail et traitre dorénavant le travail de ce
dernier comme une simple marchandise dans les moyens de productions qu’elle
contrôle avec notamment l’imposition du
salariat. En effet, Marx affirme que « le prolétariat, la classe des
ouvriers modernes qui ne vivent qu’à la condition de trouver du travail et qui
n’en trouvent que si leur travail accroît le capital. Ces ouvriers, contraints
de se vendre au jour le jour, sont une marchandise au même titre que tout autre
article de commerce » (Marx et Engels, 1848, p.11) et il continu en
définissant le concept de division du travail en affirmant que l’ouvrier peut se définir uniquement avec sa force de
travail et qu’il est seulement un accessoire de la machine dans le système
capitaliste. Il faut donc comprendre que les moyens de productions et
d’échanges qui ont été changé lors de la révolution industrielle et qui sont
favorisés par le libre marché et la libre concurrence sont les fondements sur
lesquels reposent la nouvelle classe dominante à cette époque, la bourgeoisie.
Marx et Engels
continuent de développer leur pensée dans le Manifeste du Parti communiste en
définissant les réalités de la classe sociale prolétaire. Il est dit dans le
manifeste que la plus grande force du prolétariat est sans aucun doute son
nombre et qu’il doit impérativement en prendre conscience. En effet, « avec le développement de
l’industrie, le prolétariat ne fait que s’accroître en nombre; il est concentré
en masses plus importantes; sa force augmente et il en prend mieux
conscience » (Marx et Engels, 1848, p.13) et que la victoire du
prolétariat passe nécessairement par l’union complète de cette classe. Et cette
union doit d’abord se faire au niveau local et ensuite national avec comme
objectif de prendre de plus en plus conscience de leur nombre et de leur
aspiration commune et évoluer en un mouvement révolutionnaire au niveau
international. Marx affirme aussi que seulement le prolétariat peut réaliser et
accomplir une véritable révolution en abolissant la lutte des classes car elle est la composante majoritaire des sociétés
capitalistes. Les autres révolutions dans l’histoire se résument à une lutte
des classes où une minorité ressort gagnante et impose à son tour son modèle de
domination et d’exploitation. La révolution prolétarienne sera celle de la
majorité pour la majorité.
Ce chapitre se
termine en revenant sur le salariat. Les auteurs disent que « l’existence
et la domination de la classe bourgeoise ont pour conditions essentielles l’accumulation
de la richesse aux mains des particuliers, la formation et l’accroissement du
capital; la condition du capital, c’est le salariat » (Marx et Engels,
1848, p.16). Cette domination a cependant une faiblesse et elle réside dans le
fait que le principe de salariat découle directement de la compétition que se
font les ouvriers entre eux. Lorsque les ouvriers prendront conscience que leur
unité est leur principale force et que leur unification à un même groupe de
protestation sera faite, ils deviendront
une force politique et la « chute (de la bourgeoisie) et la victoire du
prolétariat sont également inévitables » (Marx et Engels, 1848, p.16).
Chapitre 2 – Prolétaires et communistes
Le deuxième chapitre est une analyse de la
position des communistes dans la lutte des classes. Ce chapitre sert à différencier l’idéologie communiste des
autres partis ouvriers et de démontrer que la véritable révolution
prolétarienne ne peut que se réaliser avec le modèle idéologique des
communistes. Les auteurs du Manifeste expliquent directement l’objectif de leur
idéologie : « le but immédiat des communistes est le même que
celui de tous les partis ouvriers; constitution du prolétariat en classe,
renversement de la domination bourgeoise, conquête du pouvoir politique par le
prolétariat » (Marx et Engels, 1848, p.18). En d’autres termes, nous
pourrions résumer la stratégie de Marx en quelques mots : prises de
conscience du prolétariat, révolution prolétarienne, dictature du prolétariat.
Les communistes
continuent en définissant une de leurs principales idées, soit l’abolition de
la propriété privée. Ils veulent véritablement
distinguer leurs arguments de
ceux des bourgeois et tenter de rassurer les prolétaires. En effet, Marx et
Engels indiquent clairement qu’ils ne veulent pas l’abolition de la
propriété en général, mais bien abolir
les structures de la propriété bourgeoise car elle représente l’exploitation
d’une classe sur une autre : « la propriété bourgeoise, est
l’ultime et la plus parfaite expression du monde de production et
d’appropriation qui repose sur des antagonismes de classe, sur l’exploitation
des uns par les autres. En ce sens, les communistes peuvent résumer leur
théorie dans cette formule unique : abolition de la propriété
privée » (Marx et Engels, 1848, p.18). Les auteurs critiquent fortement la
bourgeoisie en affirmant que si la propriété privée existe, c’est uniquement
pour exercer la domination bourgeoise sur les prolétaires
car : « la propriété privée est abolie pour les neuf dixièmes de
ses membres; si cette propriété existe, c’est précisément parce qu’elle
n’existe pas pour ces neuf dixièmes » (Marx et Engels, 1848, p.20). Il est
aussi expliqué dans ce manifeste que le capital est le résultat collectif du
travail individuel de chaque individu et qu’il devrait en conséquence
appartenir à tous en étant une « puissance sociale ». Cette
transformation résulterait à ce que le capital devienne alors une propriété
collective et cela aurait comme conséquence d’abolir la lutte des classes.
Marx prend position
dans ce chapitre en ce qui concerne le débat sociologique et politique entre la
place que doive occuper la liberté et l’égalité dans les fondements des
systèmes politiques. Comme nous l’avons vu, il prône l’égalité dans le vrai
sens du concept où « le libre développement de chacun est la condition du
libre développement de tous » (Marx et Engels, 1848, p.24). Pour ce qui est de la liberté, Marx s’attaque
directement à la liberté bourgeoises et il dicte clairement son idéologie en
affirmant que le communisme veut abolir la liberté du commerce :
« par liberté, dans le cadre des actuels rapports de production bourgeois,
on entend la liberté du commerce, la liberté d’acheter et de vendre »
(Marx et Engels, 1848, p.19). Cette liberté de commerce selon eux est le
symbole ultime du capitaliste qui prône l’enrichissement personnel par tous les
moyens et reproduit constamment le rapport de domination de la classe
bourgeoise.
L’analyse continue
en justifiant les idées des communistes d’abolir les institutions bourgeoises
que sont la famille bourgeoise, l’éducation familiale et la nation. Selon eux, tout est basé sur
les rapports de production que ses institutions génèrent et sur l’influence
néfaste des bourgeois qui veulent seulement en tirer avantage. Par exemple, la
femme et les enfants sont régulièrement exploités dans la société bourgeoise et
cela se reflète dans le modèle de la famille. Il est de même pour l’éducation
qui devrait devenir une éducation de la société par la société. Cela ferait en
sorte que l’éducation serait égale pour tous et aurait comme conséquence
d’augmenter l’égalité entre les individus. Le changement de la société passe
donc par une rupture de l’idéologie bourgeoise et par la prise de contrôle des
structures de l’État par les prolétaires qui se formeront une classe
nationale. Cela devrait mener à l’union internationale des prolétaires et à
une révolution communiste mondiale : « à mesure qu’est abolie
l’exploitation de l’homme par l’homme, est abolie également l’exploitation
d’une nation par une autre nation. Du jour où tombe l’antagonisme des classes à
l’intérieur de la nation, tombe également l’hostilité des nations entre
elles » (Marx et Engels, 1848, p.22).
Les auteurs
terminent le chapitre en proposant un modèle révolutionnaire pour permettre aux
prolétaires de prendre contrôle des structures de l’État. Il faut d’abord que
les prolétaires prennent conscience de leur nombre et qu’ils se constituent en
classe dominante avec comme objectif d’établir leur « suprématie politique » sur la classe bourgeoise. Une fois que les
prolétaires auraient le contrôle des structures de l’État, Marx et Engels
proposent 10 mesures qui pourraient être appliquées. Retenons en quelques-unes
comme l’abolition de la propriété privée au profit de l’État, impôt progressif,
nationalisation des banques et monopole de l’État pour ce qui est du capital,
nationalisation des moyens de transports, éducation publique et gratuite etc. À
la suite de ses mesures, la production et l’économie appartiendraient donc à l’ensemble
des individus, les prolétaires. De là, le prolétariat serait la classe
dominante victorieuse de la révolution et aurait le devoir d’abolir « par
la violence les anciens rapports de production, il abolit en même temps que ces
rapports les conditions de l’antagonisme des classes, il abolit les classes en
général et, par là même, sa propre domination de classe » (Marx et Engels,
1848, p.24). La révolution ouvrière abolirait donc la lutte des classes où la
minorité domine la majorité.
Chapitre 3- Littérature socialiste et communiste
Ce chapitre se veut
être une critique des théories et des propositions de plusieurs idéologies
politiques qui se réclament réformatrices et utopistes. Marx et Engels les
séparent en trois catégories; le socialisme réactionnaire, le socialisme
conservateur ou bourgeois et le socialisme et le communisme critico-utopiques.
Les auteurs
indiquent que ses formes de socialismes ne règlent aucunement le problème de
fond qui implique la lutte des ouvriers et surtout elles gardent les mêmes
structures de la société en admettant la nécessité de l’antagonisme des
classes. La révolution ouvrière est ainsi écartée et la domination d’une classe
sur les autres où l’homme domine l’homme est reproduit dans ses types de
socialismes.
La seule voie
possible est donc celle du communiste qui fera prendre conscience au
prolétariat de l’importance de s’unir en classe dominante et de renverser le
système historique de domination de l’homme sur l’homme.
Chapitre 4- Position des communistes envers les différents
partis d’opposition
Les principales
idées des communistes, qui prônent l’émancipation et l’union du prolétariat et
l’abolition du la propriété privée, sont
rappelées dans le dernier chapitre du Manifeste du Parti communiste. Marx et Engels
font le point sur la situation politique en France, en Suisse, en Pologne et en
Allemagne et malgré quelques critiques à leurs alliés politiques dans ses pays,
ils affirment que les communistes vont appuyer ses mouvements qui veulent
changer les structures de ses sociétés de domination : « en un mot,
les communistes appuient en tous pays tout, mouvement révolutionnaire contre
l’ordre social et politique existant » (Marx et Engels, 1848, p.35).
Les communistes
reviennent sur leur objectif internationaliste en expliquant que le prolétariat
est une classe qui est présente partout dans le monde et que cela dépasse le
cadre des nations. De là, « les communistes travaillent partout à l’union
et à l’entente des partis démocratiques de tous les pays » (Marx et
Engels, 1848, p.35).
Karl Marx et
Friedrich Engels terminent le Manifeste en clamant que le communiste est là
pour accompagner les prolétaires du monde entier dans leur révolution qui
aboutira au communiste et qui combattra la bourgeoisie et les riches
dominateurs. Cette révolution se fera inévitablement avec les armes et aura
comme dénouement un « renversement violent de tout l’ordre social passé.
Que les classes dirigeantes tremblent devant une révolution communiste! Les
prolétaires n’ont rien à y perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à
gagner » (Marx et Engels, 1848, p.35). Selon le Manifeste, la révolution
communiste ne peut qu’être gagnante, à condition que le prolétariat prenne
conscience dans son état et de sa force, s’unisse et s’émancipe par la prise de
contrôle des structures de l’État.
Le slogan qui
termine le Manifeste du Parti communiste « PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS,
UNISSEZ-VOUS! » est le symbole que
la condition des ouvriers à travers le monde est similaire et que cela démontre
que cette lutte est mondiale et qu’elle doit être mener à la prise de
conscience qu’ils forment un même groupe, une même classe collective et qu’elle
doit s’unir.
Conclusion
En conclusion, en
ce qui concerne notre questionnement de départ qui était de se demander si le
Manifeste du Parti communiste était encore un texte d’actualité et si cette
thèse est toujours valable en 2012, la réponse est positive selon nous. Engels explique dans une des préfaces comment
le Manifeste du Parti communiste est un guide à l’action et un programme
politique qui peut vieillir pour certain de ses points, sans toutefois en
affecter l’ensemble de la théorie. Marx
et Engels diraient qu’aujourd’hui en 2012, la bourgeoisie a renforcée son rôle
et son contrôle sur les affaires économiques, politiques et culturelles de la
nation. Depuis que la bourgeoisie s’est
elle-même constituer en la nation, elle a fait en sorte de mettre en place un
État non seulement sous son contrôle et sa domination, mais également à son
image. D’ailleurs Marx a affirmé que la bourgeoisie doit toujours se renouveler
et que cela causera sa perte. Depuis quelques années, la libération du marché a
fait perdre beaucoup de pouvoir à l’État-nation au profit de la globalisation
des échanges. De plus, Marx avait en quelques sortes prédis les effets pervers
qu’auraient la mondialisation sur la domination de la bourgeoisie sur le
prolétariat. Il est évident que la distinction des classes sociales en 2012 est
plus complexe qu’à l’époque où l’opposition entre bourgeois et prolétaires étaient
plus clairement définie. Mais il est néanmoins d’actualité de parler de lutte
des classes sociales quand nous savons que l’écart entre les riches et les
pauvres s’accentuent à toutes les décennies. Marx parlait à l’époque des 90%
d’individus qui ne pouvaient accéder à la propriété privée et que le système
profitait au 10% des bourgeois. Il est intéressant de faire un parallèle avec
le mouvement Occupy de l’an 2011 où leur
slogan était « nous sommes les 99% », et qui prétextait que la
richesse mondiale est concentrée dans les mains de 1% d’individus riches. Même
si le contexte a grandement changé de 1848 à 2012, le Manifeste du Parti
communiste peut encore servir à la compréhension des rapports sociaux en lien
avec le système capitaliste. D’ailleurs Marx et Engels avaient affirmé à
l’époque que la liberté du commerce aurait comme conséquence une concentration
du capital et à des monopoles et ce, au détriment du prolétariat. Marx utilise
le concept globalisation ou internationalisation pour parler du phénomène
actuel que nous vivons qui se nomme la mondialisation. Le terme principal du
texte est inévitablement la lutte contre les inégalités sociales et/ou de
classes et cela est un sujet à vocation universelle et mondiale selon moi. Cela
rendra donc ce texte d’actualité pendant encore très longtemps. Il faut aussi
faire attention aux analyses qui affirment que les régimes qui ont fait
l’expérience du communisme ont tous été des échecs. Marx et Engels ne prônaient
aucunement l’imposition de régimes autoritaires et totalitaire comme ce fût le
cas en URSS et en Chine par exemple. Il faut aussi prendre en compte du
contexte où la révolution communiste est restée concentré dans certaines
nations et ne s’est pas transformée en révolution mondiale, ce qui était une
des conditions pour que la révolution prolétarienne aboutisse globalement selon
Marx. L’idéologie communiste de l’époque peut se résumer à quelques points
centralisateurs qui veulent en résumé une société égalitaire : abolition
de la propriété privée, abolition des classes sociales, contrôle de l’État de
l’économie, des banques et des transports, et où la finalité du communisme
serait une société sans État. Quant à savoir où se place le texte du Manifeste
du Part communiste dans le cadre des grands paradigmes que nous avons étudiés
dans le cours d’Histoire de la pensée sociologique, il est évident que cette
œuvre s’inscrit dans la pensée globale d’un des principaux fondateurs de la
pensée sociologique que nous avons étudiés, Karl Marx. Il est donc dans la même
catégorie des fondateurs de la sociologie au même titre que Durkheim, Weber, de
Tocqueville et de Beauvoir, tout en ayant sa propre idéologie et méthodologie.
Il a non seulement élaboré des théories et des idéologies, mais il a participé
à des mouvements sociaux car il croyait fermement entre le lien entre la
théorie et la pratique : « les philosophes n’ont fait qu’interpréter
le monde, ce qui importe c’est de le transformer » (1). Comme mentionné en
début de ce travail, Marx a influencé de nombreux sociologues et de nombreux
courants politiques à la suite de la parution de ses écrits. Ses théories qui
ont eu le plus d’écho sont le matérialisme historique et la lutte des
classes. Encore aujourd’hui, son
idéologie influence de nombreuses mentalités, idéologies et quelques régimes
politiques.
Bibliographie
MARX, K. et ENGELS,
F. (1848). Manifeste du Parti communiste,
dans la collection les classiques des sciences sociales, page consultée le
15 décembre 2012, Site web : http://classiques.uqac.ca/classiques/Engels_Marx/manifeste_communiste/Manifeste_communiste.pdf
(1)
THIBAULT, M. (2012). Notes
de cours dans le cadre du cours Histoire de la pensée sociologique, session
Automne 2012, Université du Québec en Outaouais
DELAS, JP. et
MILLY, B. (2005). Histoire des pensées
sociologiques, Paris, Armand Colin, 450 pages.
Merci pour cette belle analyse !
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