L’histoire du continent africain est très riche en évènements
politiques et il faut comprendre que la démocratie est très jeune dans
cette partie du monde et encore très fragile dans plusieurs pays
africains. En effet, la démocratie est présente dans moins de 50% des
pays qui composent cet important continent et le souvenir de nombreuses
dictatures politiques et militaires et l’instabilité politique qui en
découle demeure un fait d’actualité pour plusieurs peuples.
L’Afrique est un continent qui détient des richesses naturelles
considérables et l’oligarchie, souvent en collaboration avec les
dirigeants au pouvoir, a longtemps contrôlé les richesses disponibles en
les exploitants à rabais et elle demeure encore bien présente dans le
rapport de force et de pouvoir décisionnel dans plusieurs pays.
L’Ouganda est un des pays d’Afrique qui fonctionne avec la démocratie
en utilisant un système républicain, mais cette démocratie ne signifie
pas nécessairement un climat de paix. Le pays est effectivement en
guerre civile depuis la fin des années 1980 et le conflit oppose le
gouvernement en place à l’Armée de résistance du Seigneur de Joseph
Kony.
C’est dans ce contexte que j’analyserais la campagne internationale
Kony 2012 organisée par le groupe Invisible Children qui a comme
principal objectif de médiatiser mondialement les actes de Joseph Kony
dans le but de faciliter son arrestation. Il y aura donc une description
de la situation à l’Ouganda, une présentation de Joseph Kony et de son
armée, une présentation du projet Kony 2012 et de leur réalisation,
une description concernant la controverse à propos de Kony 2012 et cela
se terminera avec une analyse critique et historique sur les acteurs et
la situation présente dans ce pays africain.
L’Ouganda
L’Ouganda est un pays qui est situé sur le continent africain, plus
précisément en Afrique de l’Est. Cette République, qui a obtenu son
indépendance de l’Angleterre en 1962, peut compter sur près de 32
millions d’habitants et la langue officielle est l’anglais.
L’Ouganda, avec son système républicain, est un pays démocratique.
Cependant, ce pays a connu de nombreux bouleversements de leur système
politique depuis l’obtention de leur indépendance. En effet, la première
constitution de ce pays en 1962 indique que le système utilisé est
celui du fédéralisme et uni les quatre anciens royaumes.
Le roi Kabaka Mutesa II est nommé président à vie et le titre de
premier ministre revient à un centralisateur dénommé Obote. En 1966, le
premier ministre Obote envoie l’armée ougandaise renversé le roi dans le
but d’imposer la centralisation du pays. Obote promulgue quelques mois
plus tard une nouvelle constitution pour le pays qui a comme
caractéristique principale d’être un régime présidentiel à parti unique
(1). En 1971, un coup d’État est réussi par Amin Dada. Ce dernier prend
le pouvoir par la force et il est soutenu par les puissances
occidentales. Il est renversé huit ans plus tard pour un mouvement de
résistance qui a compté sur l’appui militaire de la Tanzanie.
Depuis 1986, c’est Yoweri Musevini qui est le président de l’Ouganda.
En 2005, il a fait adopter par référendum une nouvelle constitution qui
autorisait le multipartisme. Il est à noter que de 1986 à 2006, l’Armée
de résistance du Seigneur de Joseph Kony a combattu ce président et a
tenté de le renverser. La situation politique de ce pays est donc encore
très « explosive ».
Joseph Kony et l’Armée de résistance du Seigneur
Joseph Kony, né en 1961, est le chef de l’Armée de résistance du
Seigneur et son objectif est de renverser le président ougandais et
d’imposer à cette société une théocratie basée sur la Bible et les dix
commandements. La guerre civile à l’Ouganda a débuté en 1986 et Joseph
Kony combat le régime en place depuis 1988 et il est sous un mandat
d’arrêt international émis par la Cour pénale internationale en 2005
pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre (2).
Il est notamment accusé d’enlever, d’utiliser et de droguer des
milliers d’enfants ougandais (plus de 25 000) comme enfants soldats ou
esclaves pour composer les effectifs de l’Armée de résistance du
Seigneur (3).
De plus, il serait responsable de nombreux massacres de civils ainsi
que de nombreux pillages. Cela a eu comme effet pour cette rébellion de
se faire placer sur la liste des groupes terroristes par les États-Unis
en octobre 2001, un mois après les attentats terroristes du World Trade
Center.
Il est à noter que depuis 2006, l’Armée de résistance du Seigneur est
inactive à l’Ouganda et serait positionné hors des frontières du pays
et le chef Joseph Kony n’a plus fait d’apparition publique depuis des
années et il n’y a pas de confirmation officielle comme quoi il est
toujours en vie ou s’il est mort.
Kony 2012 et Invisible Children
Le groupe Invisible Children est une organisation non gouvernementale
(ONG) à but non lucratif qui existe depuis 2004. Son objectif principal
est de faire arrêter Joseph Kony, qui est le chef de l’Armée de
résistance du Seigneur à l’Ouganda, et de le faire juger pour les crimes
de guerres et les crimes contre l’humanité qu’il aurait commis. Pour
faire connaître leur cause, ce groupe a réalisé un documentaire d’une
trentaine de minutes qui a comme titre Kony 2012 (4).
Ce documentaire a comme but de faire connaître mondialement les
crimes commis par Joseph Kony et d’éveiller le plus de consciences dans
le but de faciliter son arrestation. La vidéo présente brièvement le
conflit ougandais et est ponctué de témoignages d’enfants qui ont été
enlevé et qui ont servi d’enfants soldats à Joseph Kony contre leur gré.
Le réalisateur de Kony 2012 se nomme Jason Russel et il utilise « les
techniques du story-telling, cette méthode de communication qui vise à
raconter une histoire sur le modèle du conte. Le militant Jason Russel,
réalisateur du film, explique à son fils Gavin son combat contre « le
bad guy » (le méchant) Joseph Kony. Il raconte sa rencontre avec Jacob,
un enfant ougandais dont le frère a été tué par les hommes de Joseph
Kony. Et à qui il fait la promesse de mettre tout en œuvre pour les
faire arrêter » (5).
La campagne de Kony 2012 a été un véritable succès pour ce qui est de
la diffusion. En effet, Invisible Children a misé sur les réseaux et
médias sociaux pour diffuser le plus largement la vidéo de trente
minutes et le nombre actuel de visionnements sur youtube dépasse les 93
000 000 visionnements (4).
La vidéo présente le réalisateur Jason Russel en compagnie d’un jeune
ougandais, Jacob, et ce dernier raconte son expérience obligée dans
l’armée de Résistance du Seigneur lorsqu’il a été kidnappé en compagnie
de son frère, qui lui a été assassiné, car il aurait tenté de se sauver.
Jason Russel présente aussi son vidéo à son fils en lui expliquant que
le « méchant » est Joseph Kony et qu’il exploite de nombreux petits
enfants comme lui et qu’il est primordial de rendre le monde meilleur.
On voit alors dans la vidéo le réalisateur Russel faire la promesse à
Jacob qu’il va tout faire pour arrêter ses enlèvements et que cela ne se
reproduise plus jamais.
La suite du court métrage montre les tentatives du groupe Invisible
Children pour médiatiser cette histoire. Les réticences au niveau
politique sont très fortes au début, car les élus font comprendre à
Jason Russel que les États-Unis ne peuvent pas s’impliquer dans un
conflit où ils n’ont aucuns intérêts économiques et où la sécurité
nationale pourrait être mise en jeu.
Invisible Children change sa stratégie et décide d’utiliser les
médias et réseaux sociaux pour médiatiser leur métrage. Après plusieurs
conférences aux États-Unis et où le groupe commence à être connu et où
des fonds ont été amassés, la communauté montre qu’elle a aidé à
construire des écoles au Ouganda et à installer un système de
communication radiophonique entre les principaux villages au Ouganda
pour qu’ils puissent communiquer entre eux et se prévenir de possible
attaque de l’Armée de résistance de Joseph Kony.
Toutes ses actions finissent pour faire connaître mondialement la
campagne médiatique de Russel et les élus américains se sentent
désormais impliqués dans cette histoire et en 2009, le congrès des
États-Unis vote la Lord’s Resistance Army Disarmament and Northern
Uganda Recovery Act of 2009 qui a comme principal objectif de désarmer
les rebelles ougandais (6).
Pour ce faire, le président américain Barack Obama proclame en
octobre 2011 l’envoi de plus de cent experts militaires pour épauler les
formes armées ougandaises dans le but de procéder à l’arrestation du
criminel de guerre Joseph Kony et de déloger l’Armée de résistance du
Seigneur (7).
Invisible Children a récemment tenu une autre campagne visant à faire
connaître leur groupe et leur revendication. En effet, il y a eu une
activité qui s’est déroulée dans la nuit du 20 avril et elle consistait à
apposer des affiches avec le visage de Kony partout dans les grandes
villes du monde.
Controverse
Malgré le succès mondial de cette vidéo, la campagne pour faire
connaître et arrêter Joseph Kony reçoit cependant une part importante de
critiques provenant de divers milieux.
Tout d’abord, la critique la plus virulente à l’endroit du vidéo de
Russel est que Kony 2012 exagère et simplifie les évènements de la
région, à telle point que cela pourrait être éthiquement discutable
selon Sandrine Perrot : « cette vidéo a beaucoup de faiblesse : des
chiffres non vérifiables et non vérifiés, beaucoup d’approximations
factuelles, une sur-simplification du conflit et de ses enjeux.
L’utilisation du propre fils du réalisateur dans la vidéo est
également éthiquement très discutable. Le positionnement de Jason Russel
est finalement très ambigu : il est à la fois très naïf vis-à-vis du
conflit et de ses modes de résolution. En même temps sa démarche est
empreinte de beaucoup de sentiments positifs ». (5)
Aussi, le fait que la campagne présente une solution occidentale à un
problème ougandais pose problème. Selon le réputé magasine Foreign
Affairs, l’ONG Invisible Children « manipulaient les faits à des fins
stratégiques, exagérant l’ampleur des exactions commises par la LRA
ainsi que son utilisation des enfants soldats et s’évertuant à dépeindre
Kony, dont on ne peut nier la brutalité, comme l’incarnation du mal »
(9). De telles critiques provenant de divers milieux peuvent
certainement soulever des questions.
De plus, Jason Russel demande à son gouvernement, celui des
États-Unis, de faire arrêter Joseph Kony en prenant les moyens de forces
nécessaires, dont celui de supporter militairement, financièrement et
techniquement l’armée ougandaise. L’Armée de ce pays est effectivement
reconnue pour avoir réprimé violemment, sous l’ordre du président
ougandais, une partie de la population civile lors des troubles
religieux et ethniques de certaines régions du pays (10). Donc, il y a
des critiques sur le fait que le court documentaire fait appel à
l’émotion pour régler un problème humanitaire en récoltant des dons, et
cette argent sert de facto à procurer des armes et munitions à une armée
qui est sous le contrôle d’un ancien dictateur.
Le moment où survient cette campagne humanitaire peut aussi laisser
planer quelques doutes sur les intentions et objectifs réels qui sont
recherchés. Effectivement, l’Armée de résistance du Seigneur existe
depuis 1988 et le chef Joseph Kony est déjà sous mandat d’arrêt
international pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale
internationale depuis 2005 (2), ce qui signifie que Kony 2012 fait une
demande au gouvernement des États-Unis qui a déjà été répondu
positivement par la CPI depuis plus de sept ans.
De plus, l’Armée de résistance du Seigneur est installée en
République démocratique du Congo depuis 2006 et leur opération militaire
en Ouganda serait inexistante depuis plus de cinq ans. Cela soulève
donc de nombreuses questions sur les réelles intentions de Invisible
Children en Ouganda si Joseph Kony et son armée ne se trouve même plus
sur ce territoire.
Autre point intéressant concernant les critiques, le président des
États-Unis et le congrès américain ont finalement décidé de porter
assistance à l’armée ougandaise en 2010 en leur fournissant une centaine
de conseillers militaires, quelques mois seulement après qu’un
important gisement de pétrole a été découvert en 2009 en Ouganda (11).
Cela pousse certaines personnes à accuser Invisible Children d’être un
puissant lobby.
L’aspect financier de cette campagne soulève des interrogations. En
effet, l’organisme Charity Navigator, qui a comme mandat d’évaluer la
fiabilité financière des ONG a vivement critiqué Invisible Children, en
spécifiant que « seuls 37% des dons reçus l’an dernier ont été investis
sur le terrain pour des programmes sociaux » (5) et que la grande
majorité des fonds amassés ont été versés en salaires et pour la
réalisation du documentaire Kony 2012.
Finalement, la crédibilité du producteur Jason Russel a été entachée
lorsqu’il a été arrêté et hospitalisé par les policiers en mars 2012
alors qu’il déambulait nu à San Diego.
Analyse
Il apparaît très clairement que la stratégie de communication de la
campagne Kony 2012 a été un succès. L’ONG a misé sur la réalisation d’un
court métrage de qualité et à utiliser à profusion les réseaux et
médias sociaux pour faire connaître leur cause. Comme il est mentionné
dans leur vidéo, Invisible Children souhaite faire connaître
mondialement Joseph Kony dans le but de faciliter son arrestation. Nous
pouvons affirmer que Joseph Kony est effectivement mieux connu en
Occident depuis le lancement de la campagne web, mais de là à dire que
cela peut faciliter son arrestation, il y a une marge à ne pas franchir.
À la suite de ce travail, je constate que la vidéo Kony 2012 a pour
but de convaincre les populations qui le visionnent et de les pousser à
mettre de la pression sur le pouvoir politique à les convaincre qu’ils
doivent réagir et tout tenter pour procéder à l’arrestation de Kony.
L’obtention de la faveur de l’opinion publique est certainement un
poids dans la balance dont s’est servi Invisible Children pour
convaincre les élus américains d’intervenir à l’étranger pour une
« cause humanitaire ».
Invisible Children l’affirme souvent dans le court métrage : l’ONG
veut rendre le monde meilleur et il croit que l’arrestation du criminel
de guerre aidera à leur cause. Un objectif très noble en soi, mais les
moyens privilégiés qui sont de soutenir financièrement, militairement et
techniquement une armée militaire qui est soupçonnée d’avoir commis des
crimes de guerre est une solution occidentale à un problème africain et
cela est définitivement de l’ingérence politique des États-Unis envers
un pays africains qui est au prise avec une guerre civile depuis de
nombreuses années.
Comme il a été montré dans cette analyse, la vidéo présente aussi des
faits qui ne sont pas vérifiables et démontrables et fait souvent appel
à l’émotion. De plus, des questionnements sur la gestion des finances
et des dons reçus du public ont été soulevés sur le fait que moins de
40% de l’argent amassé se rend en Ouganda. Cela me pousse à affirmer que
Kony 2012 ne pourrait pas être utilisé dans une perspective
pédagogique, surtout au niveau universitaire, principalement pour les
faiblesses académiques démontrées plus haut. Cependant, il faut donner
le crédit à cette ONG d’avoir su utilisé les réseaux sociaux de façon à
maximiser leur visibilité en plus d’avoir opté pour une nouvelle
stratégie de communication qui a été un véritable succès.
Conclusion
En conclusion, la campagne médiatique Kony 2012 organisé par l’ONG
Invisible Children a obtenu d’excellents résultats. En effet, l’objectif
principal de ce documentaire était de médiatiser mondialement les actes
de Joseph Kony dans le but de faciliter son arrestation avant la fin de
l’année 2012.
Le rebelle Joseph Kony n’a pas encore été arrêté par l’armée
ougandaise qui est soutenue par les États-Unis, mais Invisible Children a
néanmoins accompli plusieurs de leurs objectifs. Ils ont effectivement
réussi à faire connaître mondialement Joseph Kony, comme le prouve les
100 000 000 de visionnements sur youtube et ce dans plusieurs langues,
en plus de convaincre Obama et les élus américains de soutenir
financièrement, technologiquement et militairement l’armée ougandaise
dans le but de procéder à l’arrestation de Joseph Kony.
Évidemment que les controverses mentionnées dans ce texte peuvent
soulever plusieurs questionnements sur les véritables objectifs de cette
ONG, et pour cause. Le projet de vouloir sauver des enfants soldats et
de mettre fin à une longue guerre civile est certainement noble en soi,
mais combattre la violence par la violence ne signifie pas pour autant
que le problème sera réglé si jamais l’arrestation de Kony survient dans
les prochains mois.
La campagne Kony 2012 aura cependant démontré la forte mobilisation
que les réseaux sociaux peuvent entrainer dans ce genre de projet.
Mikael St-Louis
Bibliographie
(1) Prunier, Gérald et Calas, Bernard (dir.), L’Ouganda
contemporain, Karthala, Paris, 1994, 303 p
(2) Interpol, INTERPOL publie ses premières notices rouges pour le
compte de la Cour pénale internationale, 2006, consulté le 25 octobre
2012, Site web :http://www.interpol.int/fr/Centre-d...
(3) France Diplomatie, Une situation critique pour les enfants ougandais
pris dans les conflits armés, consulté le 26 octobre 2012, Site web : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pa...
(4) Invisible Children, Kony 2012, 2012, consulté le 10 octobre 2012, Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=Y4Mn...
(5) Dhellemes, Gaspard, « Kony 2012 », la campagne qui bouscule la
communication humanitaire, 2012, consulté le 26 octobre 2012, Site web :
http://www.la-croix.com/Actualite/S...
(6) Open Congres, Lord’s Resistance Army Disarmament and Northern Uganda
Recovery Act of 2009, consulté le 27 octobre 2012, Site web : http://www.opencongress.org/bill/11...
(7) Lesnes, Corine., Obama envoie des soldats en Ouganda pour traquer
l’Armée de résistance du seigneur, 2011, consulté le 19 octobre 2012,
Site web :http://www.lemonde.fr/ameriques/art...
(8) Drabble, Emily., How to teach... Kony 2012, 2012, consulté le 28 octobre 2012, Site web : http://www.guardian.co.uk/education...
(9) Guguen, Guillaume,. Déferlement de critiques contre la campagne Kony 2012, 2012, consulté le 26 octobre 2012, Site web :http://www.france24.com/fr/20120308...
(10) Allen, Tim,. Obama Takes on the LRA , 2011, consulté le 1 novembre, 2012, Foreign Affairs Site web : http://www.foreignaffairs.com/artic...
(11) Ballong, Stéphane,. Le pétrole du lac Albert sème la discorde entre
la RDC et l’Ouganda, 2009, consulté le 1 novembre 2012, Site web : http://www.afrik.com/article16941.html
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