L`histoire de la Russie remonte à une très lointaine époque, celle de la création de l`État de Kiev. Cette société a façonné, tout au long de son histoire, une philosophie de vie et des structures politiques différentes de ses nombreux voisins tels l`Europe et l`Asie. Il faut aussi constater que la diffusion des idées n`étaient pas propices dans ce grand pays isolé du reste du monde. La Russie a eu de très bons dirigeants pour le peuple et pour l`évolution de la société russe, mais elle a aussi connue des périodes moins glorieuses avec quelques dirigeants qui vivaient pour leur propre intérêts et pour les classes plus riches de cette société tsaristes. Il faut cependant comprendre que la domination excessive et injuste d`une classe sur une autre peut finir par exaspérer une population, et si des mesures pour apaiser cette tension grandissante sont prises trop tard par les autorités, cela peut engendrer de graves conséquences sur le système politique et économique d`un pays. C`est ce qui s`est passé en Russie lors du début du XXe siècle et qui emmènera le peuple a se soulevé contre un système injuste, dominateur et exploiteur. La Révolution de 1917 est la conséquence de plusieurs siècles d`injustice et ce travail présentera le règne de quelques tsars qui ont précédé la révolution, principalement le règne de Nicolas II, ainsi que les évènements et les acteurs qui ont joué un rôle essentiel dans ce changement important pour une meilleure répartition des richesses collectives.
Le régime tsariste en Russie
Pour débuter il faut expliquer le contexte du régime tsariste en Russie et en comprendre le fonctionnement. L`Empire Russe a été fondé lors de l`année 1721 et a été remplacé par l`U.R.S.S en 1917, ce qui montre que le pouvoir monarchique de la dynastie des Romanov a duré presque 200 ans. L`immense territoire appartenant à la famille tsariste s`étalait sur plus de 15% des terres mondiales et sa population était forte de plus de 150 millions d`habitants avant la Grande Guerre.
Le pouvoir politique résidait dans les mains d`un empereur, souvent appelé tsar, et son régime politique était une autocratie, détenant ainsi tous les pouvoirs. Il faut se mettre dans le contexte du début du XXe siècle pour comprendre pleinement le cas spécifique de l`Empire Russe. En effet, plusieurs États européens de cette époque modifie ou ont modifié leur régime politique « évoluant vers des structures parlementaires et électives, l`Empire Russe demeurait le dernier bastion de l`absolutisme, où le pouvoir du souverain n`était limité par aucune forme de représentation nationale » (Werth, 2008, p.5).
Alexandre II
Lorsque celui-ci prit le pouvoir en Russie suite à la mort de son père Nicolas Ier en 1855, ce tsar conservateur était déjà âgé de 37 ans et connaissait très bien les rouages de l`État et ses dossiers en cours. Dès le début de son règne, il démontra envers le peuple une ouverture comparativement au régime de son prédécesseur. En effet, il enleva les quotas d`étudiants admis dans les universités et il permit à ses citoyens de voyager dans les pays étrangers. Mais le problème le plus grave et qui incombait le plus le peuple était évidemment le servage, ce qui revient à l`esclavage. Le peuple, tellement opprimé et ne répondant plus à la demande des maitres, organisa quelques révoltes paysannes et cela a certainement éveillé l`attention d`Alexandre II : « les Soviétiques affirment que les révoltes paysannes ont joué un rôle décisif dans l`abolition du servage, et qu`à la veille des « grandes réformes » la Russie vivait, en fait, une situation révolutionnaire » (Riasanovsky, 1996, p.401). L`opinion publique était aussi en faveur et presque personne ne s`opposait à ce projet qui semblait maintenant nécessaire pour que la Russie puisse passer en mode capitaliste. Cela s`explique en grande partie par le fait que l`instruction est maintenant accessible à une plus grande partie de la société et les sentiments d`humanités et de justice morales devenaient de plus en plus les valeurs de ses nouveaux classes instruites. Alexandre II fit alors circuler l`information que son régime travaillait sur une politique officielle qui libérerait les serfs avec la distribution de terres. Les propriétaires acceptèrent majoritairement la proposition du tsar qui les dédommageaient grandement, soit avec l`ajout de terres ou bien avec une compensation en argent. La seule opposition au projet provenait de l`aile conservatrice du gouvernement russe : « les conservateurs défendaient les intérêts et les droits de la noblesse, les libéraux pensaient que l`intérêt de l`État exigeait une réforme radicale, et cherchaient une solution équitable du problème » (Riasanovsky, 1996, p.403). Le 19 février 1861, le servage était abolit en Russie et les serfs libérés recevaient de la terre pour subvenir à leur besoin. Cette loi, très importante dans l`histoire de l`humanité, toucha plus de 52 millions de paysans russes et contribua fortement au déclin de la classe noblesse en faveur du système capitaliste.
Alexandre II continu ses réformes libérales en créant les zemstva, ce qui donna plus de pouvoirs au peuple et qui stimulait l`initiative et l`activité locale, sans être toutefois réellement démocratique. Une des grandes réussites des zemstva est l`adoption d`une médecine gratuite pour les populations russes.
Il continua ses réformes en s`attaquant au problème de la justice. Il prit l`initiative de séparer les pouvoirs juridiques et ceux de l`administration, ce qui eut comme conséquence de rendre tous les Russes égaux devant la loi et ainsi, subir les mêmes peines malgré sa classe sociale. Il devint, à cette époque, l`un des meilleurs systèmes de justice du monde.
La réforme militaire avait aussi pour but d`égaliser tous les citoyens de ce grand pays. En effet, la loi de 1874 rendait le service militaire obligatoire pour tous, mais le service obligatoire était réduit à 6 ans au lieu de 25 ans. Tout cela avait été réalisé en quelques années et la Russie était bouleversée à tous les niveaux : « le développement du capitalisme en Russie, l`évolution de la paysannerie, le déclin de la noblesse, la montée de la bourgeoisie, surtout celle ayant une activité professionnelle, l`ascension du prolétariat, tous ces phénomènes subirent l`influence de la législation d`Alexandre II » (Riasanovsky, 1996, p.409-410).
Toutes ses réformes positives pour le peuple ne plaisaient pas à la bourgeoisie qui voyait ses pouvoirs et son influence diminuer. Le gouvernement voyait aussi qu`il devait tout de même lutter pour préserver l`ordre établi. Le peuple aspirait à encore plus de liberté et les revendications devinrent fréquentes et il eut même des actions violentes de protestation lors du début des années 1860. Des manifestions, des appels à la révolution, la demande d`un nouvel ordre politique furent les actions prisent par les contestataires. La suite est connue… Alexandre II, le libérateur, fut victime de ses actions et fut assassiné en 1881.
Alexandre III
Lorsque celui prit le contrôle de la Russie, son court règne a été une période de réaction vis-à-vis les revendications du peuple. Il souhaitait ardemment conserver les pouvoirs qu`il restait à son institution aristocratique et il tentait par tous les moyens de bloquer les réformes libérales de son prédécesseur et de favoriser la noblesse qui était en déclin. La première initiative que prit ce tsar fut l`adoption des « règlements temporaires » qui donnaient des pouvoirs étendus à des fonctionnaires contre tout individu qui peut menacer le régime ou l`ordre public. Des contre-réformes aidèrent Alexandre III à centraliser le pouvoir autour de lui, ainsi que de restreindre la liberté d`expression et de regroupements dans les universités. Il travailla aussi très durement pour la russification de son empire pour ainsi répondre à la montée du nationalisme en Russie et aussi pour réprimander le nationaliste des nations voisines qui pourrait menacer l`empire. Il meurt en 184 et est remplacé par son fils Nicolas II.
Nicolas II
Le souverain Nicolas II était un fervent défenseur de l`autocratie et a déclaré à maintes reprises qu`il ne continuerait pas les réformes de son prédécesseur. Il était aussi de type réactionnaire, mais sa mollesse ne lui permit pas de conclure la plupart de ses politiques réactionnaires : « un régime archaïque et pourrissant, près de s`écrouler comme le régime russe, ne pouvait engendrer logiquement que des dirigeants semblables à Nicolas II : des vestiges impuissants du passé » (Riasanovsky, 1996, p.428). Nicolas II était très conservateur et toute réforme devait venir de lui ou être approuver par lui et les soulèvements sociales des débuts des années 1900 ne l`ébranlèrent aucunement, ce qui fut une grave erreur. Son régime politique « avait recours à une bureaucratie centralisée et hiérarchisée, organisée verticalement, dont toutes les lignes de commandement convergeaient vers le sommet » (Werth, 2008, p.6). L`Empire Russe ne comptait sur aucun Premier Ministre et le peu de ministre dont disposait le tsar devait répondre individuellement avec ce dernier et devait accepter ses instructions et recommandations. Il y avait un Sénat qui servait plus le pouvoir judiciaire car il représentait la Cour de justice suprême. Les Sénateurs étaient nommés à vie par le souverain et avait pour rôle de s`assurer de l`application des lois soumises par Nicolas II. Il faut noter que la plupart des hauts fonctionnaires ou bourgeois de l`Empire Russe détenait leur rôle grâce à l`hérédité de leur famille. Même si elle contenait plus de 200 000 fonctionnaires, la bureaucratie de la Russie était, proportionnellement parlant, trois fois inférieures à la France. Il faut aussi comprendre que le vaste territoire de la Russie exige de nombreux fonctionnaires pour bien gérer la politique, le judiciaire, le social et l`économie. De ce fait, cette sous-administration ne servait qu`à régler les troubles d`ordre public ou pour collecter les impôts. La population n`avait guère d`autres choix : « les campagnes s`administraient elles-mêmes, par l`intermédiaire des communes paysannes et des zemstvos (assemblées municipales et provinciales) de district » (Werth, 2008, p.7). Même s`il s`agit d`un régime aristocratique, il y avait un débat d`idée dans la haute sphère de la société. Il y avait une idéologie beaucoup plus conservatrice qui privilégiait l`idéal de l`État policier. De l`autre côté, les libéraux-conservateurs soutenait un État fort, tout en respectant la primauté du droit et en prenait compte de la modernisation économique possible et des protestations sociales. Cette divergence idéologique découle principalement de l`idée que ses groupes se faisaient sur la population civile: « les conservateurs d`extrême-droite la voyait comme une horde de sauvage, alors que, pour les libéraux-conservateurs, on pouvait l`éduquer et lui apprendre le civisme » (Werth, 2008, p.7). Ses deux courants idéologiques possédaient un Ministère. Les conservateurs d`extrême-droite détenait le ministère de l`Intérieur et avait la charge d`administrer le pays, de diriger l`administration, de contrôler l`action des gouverneurs, de maintenir l`ordre public, faire respecter la loi et protéger les intérêts de l `État. Elle détenait deux corps policier, dont un se nomme la police politique et à pour tâche de la répression des troubles de l`ordre public. Ce corps policier a une forte symbolique pour le régime tsariste, mais a peu d`effectifs lors des soulèvements de 1905 et 1917. De son côté, les libéraux-conservateurs ont le ministère des Finances et Nicolas II s`assure que son idéologie soit représentée avec un très fort interventionnisme de l`État dans toutes les questions économiques.
Il est important de comprendre que ce régime tsariste et conservateur accumulait des retards importants dans toutes les sphères. Politiquement, la société civile n`avait aucune voie et aucun droit et lorsque des idées intéressaient la société, les forces de l`ordre les réprimandait fortement. Il n`y avait non plus aucun pouvoir démocratique et aucune possibilité d`évolution dans ce sens. Économiquement, le tsar Nicolas II ne voulait pas s`imposer de grandes réformes économiques et privilégiait l`interventionnisme dans tous les domaines. Socialement, le peuple n`avait aucune voix et devait assumer sa pauvreté et sa lutte constante pour sa survie. Son niveau d`éducation était nul et la grande majorité ne savait ni lire et ni écrire et l`espoir de s`améliorer dans de telle condition ne peut provenir de cette classe sociale. La Russie était donc en retard dans tous les domaines et comme les idéologies n`ont pas de frontières, le régime tsariste était menacé même si il détenait un contrôle absolu sur ses sujets et que tout changement de l`ordre était impensable sans une révolution.
La révolution russe de février 1917
Le mécontentement populaire débuta après la défaite de la guerre russo-japonaise et les critiques envers le tsar se font fréquentes. Léon Trotsky, en 1905, parle déjà de révolution : « La lutte acharnée entre le tsar et le peuple, lutte qui écarte tout ce qui ne sert pas à la victoire, le soulèvement populaire comme apogée de cette lutte; un gouvernement provisoire comme couronnement révolutionnaire de la victoire du peuple sur son ennemi séculaire; le désarmement de la réaction tsariste et l'armement du peuple par le gouvernement provisoire; la convocation de l'Assemblée constituante sur la base du suffrage universel, égal, direct et secret, telles sont les étapes de la révolution qui se dessinent d'une façon objective » (Trotsky (1),1931 p.60). Suite à ce genre de discours, une première révolution éclate en 1905 .Elle constitua une tentative du peuple russe de se libérer de son tsar, et il se produisit plusieurs soulèvements et des grèves de la part des ouvriers et des paysans, mais le tsar écrasa ce mouvement avec une répression sanglante. Néanmoins, les premières organisations révolutionnaires et de protestations virent le jour. L`industrialisation rapide des 20 dernières années et le passage marqué de la Russie au système capitaliste bouleversa complètement la société et celle-ci revendiquait davantage ses droits : « la croissance du prolétariat et l`apparition d`un mouvement ouvrier annonçaient, de leur côté, une radicalisation de l`opposition russe. Et, bien entendu, derrière les bourgeois insatisfaits, les intellectuels critiques, les ouvriers amers, s`étendait l`océan humain de la paysannerie, misérable et désespérée » (Riasanovsky, 1996, p.438). Le « dimanche rouge » est certes l`un des évènements qui a contribué à la rupture totale entre le tsar et les ouvriers. En effet, la police a tiré sur un syndicat et fait plus de cent morts et cent blessés. En réaction à cette bavure, Nicolas II accepta la tolérance religieuse et la tolérance contre les minorités ethniques, mais il était trop tard et les forces révolutionnaires prenaient de l`ampleur. De plus, Nicolas II tenta de calmer les ardeurs de la population en réformant les Doumas, mais ses actions eurent plus l`effet souhaité inverse et celui-ci dû les dissoudre jusqu`à temps d`obtenir la représentation qu`il souhaitait. La raison qu`il donna pour dissoudre ses Doumas et en former des nouvelle était que « le pouvoir que l`histoire lui avait conféré, son droit de révoquer ce qu`il avait lui-même octroyé, et il déclara qu`il ne répondrait au destin de la Russie que devant l`autel de Dieu qui la lui avait confié » (Riasanovsky, 1996, p.445). Lors de la formation de la troisième Doumas, Nicolas II avait modifié la Loi électorale pour lui permettre d`avoir enfin ce qu`il souhaitait : « la voix d`un propriétaire foncier comptait à peu près autant que les suffrages de quatre membres de la haute bourgeoisie, ou de deux cent soixante paysans, ou de cinq cent quarante ouvriers. En d`autres termes, les deux cent mille membres de la noblesse terrienne disposaient de cinquante pour cent des sièges à la Douma » (Riasanovsky, 1996, p.445). À partir de cette loi, les Doumas coopérèrent avec le Tsar jusqu`à la révolution de 1917.
Lors du déclenchement de la Grande Guerre en 1914, la Russie n`était pas prête mais elle a tout de même fait preuve d`un patriotisme et cela lui a permis de remporter quelques grandes batailles du côté des alliés lors du déclenchement du conflit. Cependant, quelques batailles plus tard, la Russie était au bord du gouffre en 1915 et le régime tsariste révélait à son peuple son retard important dans les domaines sociaux et politiques et ce sont même les zemstvos qui durent s`occuper du ravitaillement et de fournir équipements et nourritures à l`armées. La bourgeoisie-libérale critiquait sans cesse l`entourage du tsar ainsi que ce dernier et les grèves se multiplient en 1915 : « les grévistes étaient 560 000 en 1915, le double en 1916, tandis que l`agitation commençait à gagner l`armée formée de 10 millions de paysans mobilisés » (Dullin, p.6, 2009). Il y avait aussi un fossé énorme entre la Russie de Nicolas II et l`instauration d`un État libéral et des aspects comme le terrorisme politique, la russification et les règlements spéciaux visant à maintenir l`ordre le démontrent bien.
Le mois de février 1917 est historique pour le peuple russe. En effet, ce qui devait être seulement des manifestations contre la pénurie prit rapidement de l`ampleur et obligea Nicolas II à abdiquer tellement rapidement que même les révolutionnaires sont surpris, en fait cette révolution fut totalement improvisée. Cela s`explique par le fait que le tsar, contrairement à 1905, n`a plus aucun soutien et les soldats du roi aidèrent les manifestants au lieu des les réprimander. De ce fait, cette révolution a été beaucoup moins violente que prévu : une centaine de morts seulement.
Pour la première fois en 200 ans, les acteurs politiques changeront dans ce pays et cela aura comme conséquence une restructuration complète de cette société. Au lendemain de la révolution, la population demande à la Douma de prendre en charge les affaires du pays. Mais, au lendemain de la révolution se forme deux clans bien distincts. D`un côté se forme un clan, les soviets, qui sont des ouvriers et des soldats issus de la révolution de 1917 et qui sont pris en main par le mouvement révolutionnaire et qui demande au peuple de s`organiser sur ce modèle. Ce courant d`idée se répandit rapidement à travers le pays et ses leaders, dont Lénine et Trotsky, veulent un organe d`une démocratie populaire directe et locale. De l`autre côté, la bourgeoisie libérale forme un gouvernement provisoire et son objectif est d`utiliser toutes les ressources à leur disposition pour reprendre le conflit dans la Grande Guerre. Il faut comprendre qu`après l`euphorie de la victoire, la réalité atteint le pays et qu`il y aura certes une lutte entre des nouveaux acteurs politiques pour tenter de prendre le pouvoir. Les soviets surveillent cependant étroitement ce gouvernement car ce dernier ne veut pas vraiment aider la population mais plutôt exploiter les ressources du pays pour faire entrer la Russie dans la modernité. L`autocratie est terminé, mais vers quel branche se tournera le peuple russe?
Après quelques semaines de fêtes et de joies dans le milieu politique, plusieurs groupes se radicalisent et tentent de s`organiser avec plus de membres. De leur côté, les paysans apprirent la chute du tsar plusieurs semaines après le mois de février 1917 et ces derniers commencèrent à mettre en pratique un vieux rêve, celui d`avoir à sa disposition toutes les terres. La propriété privée est attaquée et les comités récupèrent les terres inexploitées et le matériel agricole des grands propriétaires et impose une baisse de location des terres. Même si cela ne provient pas d`une décision du nouveau gouvernement, on peut constater que les paysans veulent plus d`équités et que la collectivité s`organise pour contrer la famine et la pauvreté au dépend de la richesse individuelle.
De plus, les soviets s`installent dans les campagnes et commencent à revendiquer leur position en faveur du peuple. Ils réclament la paix immédiate, la terre aux paysans, la journée de 8 heures et une république démocratique, ce qui est refusé par la bourgeoisie qui a le pouvoir. Les raisons qu`elle évoque sont qu`elles ne veulent offusquer leurs alliés et que le démantèlement à la propriété privé est inapplicable. Pour assurer sa survie, ce gouvernement déclare que aussi longtemps qu`un suffrage universel ne sera fait, aucune décision ne sera prise pour ce qui est des terres. Cependant ses élections sont constamment retardées dû au million de soldats russes à la guerre et les détendeurs du pouvoir doivent de ne pas décevoir les soviets, car ses derniers ont l`appui de la grande partie de la population et des ouvriers. Même si la Russie était beaucoup plus libre depuis l`abdication du tsar, les luttes politiques se font de plus en plus. Lénine, dans ses Thèses d`avril, « donna comme objectifs aux militants bolcheviques, qui avaient eu du mal à se laisser convaincre, la lutte contre la guerre, la rupture avec le gouvernement provisoire et le passage de tout le pouvoir aux soviets » (Dullin, 2009, p.8). C`est donc le 15 mars 1917 que Nicolas II abdiqua en son nom et au nom de son fils Alexis.
Conclusion
En conclusion, la révolution russe de 1917 représente pour le peuple de cette époque la délivrance du régime tsariste et symbolise sa victoire historique. Il faut dire que le peuple russe a été tellement longtemps opprimé qu`il n`avait aucun modèle, et surtout aucune base sur lequel il pouvait s`appuyer pour revendiquer ses droits légitimes de façon cohérente et structurée. Pendant de longues décennies, se sont les empereurs qui se succédèrent qui décidèrent si leur action étaient destinés en faveur du peuple ou en leur propre faveur et celle de la noblesse. L`élément déclencheur de cette révolution découle probablement des réformes libérales de Alexandre II dans les domaines juridiques, politiques et sociales qui ont certainement éveillé les consciences dans l`espoir de voir les droits et les conditions du peuple s`améliorer d`années en années. Cependant l`arrivé au pouvoir de Alexandre III et Nicolas II par la suite ont eu plutôt l`effet contraire. En effet, ce sont deux tsars qui étaient de type réactionnaires et qui ont lutté pour conserver leur pouvoir autoritaire au lieu de transiger vers une monarchie constitutionnelle, ce qui leur aurait garanti de garder le pouvoir, amoindri certes. Il serait intéressant de continuer ce travail en se questionnant et en se demandant si les Soviets ont véritablement répondu à la demande du peuple.
Mikael St-Louis
Bibliographie
Dullin, Sabine. 2009. Histoire de l`URSS, Paris, La Découverte, 122 p.
Riasanovsky, Nicholas V . 2005. Histoire de la Russie des origines à 1996, Paris, Robert Laffont, 872 p.
Trotsky, Léon. 1938, La révolution permanente, page consultée le 15 avril 2001, Site web : http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/revperm/rp05.html
Werth, Nicholas. 2007. Histoire de l`Union Soviétique, de Lénine à Staline (1917-1953), Paris, Presses universitaires de France, 127 p.