Les pyramides d`Égypte font
définitivement partie de l`imaginaire de la plupart des être humains qui ont
conscience de ses merveilles du monde. Une des plus grandes civilisations que
notre monde connait par son histoire est le régime pharaonique d`un des pays de
l`Afrique du Nord, l`Égypte. Né il y a plus de 5000 ans, elle aura triomphé
pendant plus de trois millénaires pour ensuite nous laisser en souvenir un
héritage archéologique et culturel qui impressionne encore l`humanité
aujourd`hui. Il faut cependant prendre conscience que cette société a atteint
son apogée au XIIIe siècle avant notre ère et que la construction de cette
brillante civilisation ne s`est pas réalisée du jour au lendemain, il a fallu
des centaines d`années avant de fabriquer d`énormes monuments et d`inventer une
forme d`écriture et de hiéroglyphes. Pour comprendre comment un peuple peut
ainsi évoluer et devenir une puissance de son époque, il est primordial
d`étudier les premiers habitants de cette Égypte et de comprendre comment
vivait-il collectivement. Notre problématique que nous nous posons est de
savoir comment une société primitive comme celle de l`ancienne Égypte a pu
devenir une des plus brillantes civilisations que l`histoire moderne connaissent
aujourd`hui. Notre hypothèse serait de vérifier
si la civilisation égyptienne est devenue ce qu`elle est grâce à
3000 longues années de développement et
d`évolution. Pour y répondre du mieux que nous le pouvons, divers sous-thèmes y
seront élaborés en lien avec notre problématique.
L`environnement
Une société qui s`installe ou
l`environnement est exceptionnel et propice à de bonnes récoltes s`assure sa
survie et son épanouissement future et
c`est ce qui est arrivé avec les premiers habitants de l`Égypte qui se sont
installé au bord du Nil. La vallée du Nil « abrite une flore et une faune
extraordinaire, sur une terre limoneuse et fertile. Cette terre nourricière est
à la base de l`organisation sociale et de la configuration agricole du
pays » (Menu, 1998, p.13). Même si
le peuple qui vivait en Égypte ancienne est conscient que la crue fertilisante
du Nil lui apporte la vie, il est entouré du Désert qu’il craint énormément et
qu`il laisse au domaine des morts, ce qui a favorisé leur sédentarisation. Le
Nil est beaucoup plus qu`un fleuve, il est aussi la voie principale de
navigation pour voyager d`un village à l`autre. Même si le transport domestique
se fait avec l`aide des ânes, ne pas avoir de bateau à l`époque
« constitue le comble de l`indigence » (Manu, 1998, p.19). Les
animaux, les pierres et les plantes font aussi partie de l`environnement sacré
de ce vieux peuple car la vie minérale, végétale et animale apportait un sens à
la vie de ces derniers. Il se servait des plantes pour se soigner, des pierres
pour leur spiritualité et les animaux étaient respectés et craints.
Bref, le Nil qui est le plus long
fleuve au monde, a été indispensable à la survie et au développement de cette
civilisation. Nous pouvons même affirmer que sans le Nil, la civilisation
égyptienne n`aurait pas pu se développer de la façon qu`elle l`a faite. Le Nil
est un élément de vie et de navigation primordial dans la vie de tous ses habitants.
Vivre de la terre
Dans les temps néolithiques, la
chasse et la pêche ont véritablement été les premiers moyens pour se nourrir,
survivre et a contribué à la «cohésion
sociale et à la formation des structures politiques de l`Égypte »
(Manu, 1998, p.43). Lorsque les techniques agricoles furent assez évoluées pour
adopter ce mode de vie, la pêche resta tout de même un secteur économique
important et la chasse conserva « une dimension mythique en rapport avec
l`idéologie du roi vainqueur des forces hostiles » (Manu, 1998, p.43). Les
historiens connaissent l`importante du monde agricole et de l`élevage dans la
configuration du monde rural et la naissance de l `État pharaonique de
l`Égypte.
Parlant de l`élevage, il est à noter
que la campagne égyptienne est remplie de troupeaux de bétail et de volailles.
Ce qui est le plus intéressant avec ce sujet, c`est que les historiens ont
découverts que ce peuple effectuait un genre de recensements des animaux pour
connaître les biens des habitants. Ce type de système a donné un système de
datation et des documents officiels ont été retrouvés.
Il y avait trois saisons de quatre mois qui permettait à la population travaillant
les champs de suivre le cycle agricole ; La saison de l`akhet était celle des inondations, la saison de peret était celle de la germination et
le shemou signifiait la saison de la
moisson. Les cultures principales du peuple de l`Égypte ancienne étaient les
céréales, le lin, l`orge et le blé. Il est donc dire que leur alimentation
était principalement constituée « de pain, de bière, de laitages, d`œufs,
de volailles et de légumes, ainsi que de poisson » (Manu, 1998, p.44). La
viande d`animaux comme le bœuf était distribué lors des fêtes religieuses ou
exceptionnelles.
Bref, l`alimentation aura contribué
à la formation de cette grandiose société et aura permis aux habitants de se
regrouper et de former les premières bases de cette future civilisation.
La vie domestique et sociale
Il y avait, comme dans toute
civilisation, une hiérarchie dans l`Égypte ancienne. Se trouvait au sommet de
la pyramide celui qui était considéré comme un dieu vivant, le pharaon. Suivait
les nobles, les artisans et les paysans. Il est intéressant de se demander
comment pouvait vivait la « classe moyenne » de l`époque. Grâce aux
nombreux hiéroglyphes trouvés par les égyptologues, les historiens constatent
que « les préoccupations journalières des anciens Égyptiens relèvent de
l`éternelle condition humaine et rejoignent les nôtres de 2010 : repas,
soins en cas de maladie, travail, loisirs, fêtes, éducation des enfants »
(Manu, 1998, p.79)
Un des moments sociaux les plus
importants pour les anciens égyptiens est le pain (repas) quotidien. En effet,
la famille se réunissait ensemble pour faire du social et surtout, entretenir
son énergie vitale, le kâ.
Continuons sur l`énergie vitale et sur
la place importante que la médecine occupait à cette époque. Socialement, la
position de médecin est très prestigieuse et son savoir se basait sur un
mélange de connaissance scientifiques et d`une certaine magie. Les gens qui
pratiquaient la médecine utilisaient similairement le même système de
diagnostic et de pronostic. De plus, « une fois la maladie identifiée,
après l`examen du patient, elle est classée dans l`une des trois catégories
suivantes : maladie que l`on peut guérir, maladie avec laquelle on doit se
battre, maladie contre laquelle on ne peut rien » (Manu, 1998, p.83). Il y
eut de remarquable traitement pour l`époque, comme la trépanation, la
génécologie et la fabrication de
nombreux laxatifs pour les problèmes digestifs.
L`éducation et la transmission du
savoir occupe une place importante dans la société de l`ancienne Égypte. Les
enfants des nobles sont instruit directement par leur père et les enfants des
"classes moyennes" n`auront
d`autre choix que de se diriger vers la profession de scribes pour espérer une ascension sociale durant leur existence.
Les principaux domaines d`études sont la médecine, la géographie, l`astronomie,
la botanique, la géométrie et la théologie. Plusieurs jeunes du peuple seront
cependant attirés par l`aventure militaire.
La vie politique aussi est une
priorité dans la vie de tous les jours. En effet, le pharaon « est une
monarchie divine insérée dans le sacré pour le bien-être du peuple, pour la
prospérité et le prestige de l`Égypte. Le pharaon exerce un pouvoir à la fois
totalitaire et nourricier » (Manu, 1998,
p.94). Il est donc clair que le peuple ne peut remettre en question le pouvoir
divin de leur chef et qu`il le voit comme un dieu vivant voulant leur bien et
leur développement.
Pour terminer sur la vie sociale, il
est important de comprendre que cette civilisation en est une de justice et
voici leur conception : « toute bonne action mérite une récompense et
tout manquement entraîne punition. Celui qui croit échapper à la justice
terrestre est rattrapé dans l`au-delà devant le tribunal divin d`Osiris »
(Menu, 1998, p.102). Il est aussi intéressant de remarquer que la vie
quotidienne semble ressembler à celle des habitants de 2010, avec la
technologie en moins évidemment.
L`écriture
Si ses anciens peuples ont utilisé
et inventé une forme d`écriture, cela s`est fait par nécessité. Effectivement,
son invention est directement liée aux inondations annuelles du Nil qui permet
d`apporter une quantité d`eau suffisante aux récoltes et à la fertilisation du
sol. Pour utiliser au maximum ce que le fleuve leur apporte, les ingénieurs
devaient « contrôler, retarder le débit
du fleuve en crue, d'où la nécessité de construire des digues qui le
contiennent, des barrages qui retardent son écoulement. Il faut aussi aplanir
le sol pour répartir l'eau uniformément, creuser des canaux pour l'amener le
plus loin possible. Toutes ces opérations exigent une administration forte et
centralisée, car, pour être efficaces, elles doivent être faites à temps fixe
tout au long de la Vallée. L'administration exige, à son tour, un outil de
communication commode : cet outil est l'écriture ; aussi est-il
normal qu'elle se soit développée en même temps que la monarchie centralisée. »
(Encyclopédie Universalis).
L`écriture avec l`aide de hiéroglyphes ne date pas d`hier pour les égyptiens. Son invention remonte à plus de 3000 ans avant la naissance de Jésus Christ et son alphabet comprenait plus de 500 symboles. Ses symboles pouvaient identifier un mot, un son ou une phrase et pouvait avoir plus qu`une signification. Les signes étaient principalement inscrits sur la pierre et dans les tombeaux. Les Scribes, eux, utilisaient une forme de langage plus rapide et plus facile qui se nommait hiératique.
L`écriture avec l`aide de hiéroglyphes ne date pas d`hier pour les égyptiens. Son invention remonte à plus de 3000 ans avant la naissance de Jésus Christ et son alphabet comprenait plus de 500 symboles. Ses symboles pouvaient identifier un mot, un son ou une phrase et pouvait avoir plus qu`une signification. Les signes étaient principalement inscrits sur la pierre et dans les tombeaux. Les Scribes, eux, utilisaient une forme de langage plus rapide et plus facile qui se nommait hiératique.
Bref, l`invention de l`écriture et surtout son évolution aura été un
point décisif dans l`évolution rapide de l`Égypte. Il est facile d`affirmer que
sans cette forme d`écriture primitive, la civilisation égyptienne n`aurait
certainement pas été aussi majestueuse. Sans l`écriture et les mathématiques,
la construction des pyramides n`aurait pas pu avoir lieu.
Guerres et révolutions
Le pharaon avait deux tâches primordiales sur lesquels se basait la
confiance de peuple. Il doit accomplir « les deux volets de la fonction
royale, selon la double action démiurgique du pharaon : repousser isfet (la défaite, le désordre, la
misère, le danger, l`injustice, le mensonge) et amener maât (la victoire, l`ordre, la prospérité, l`équité, la justice, la
vérité) (Menu, 1998,
p.107).
La conquête fait donc partie du vocabulaire du peuple
égyptien et ses derniers le font pour
étendre leur territoire et leur richesse. En effet, des raids sont effectués en
Nubie dès l`ancien empire et une guerre contre les envahisseurs
palestiniens permet au pharaon Ahmosis
de reconquérir le pays et ainsi rendre les guerres de libération précédentes
victorieuses. À la fin de la 18e dynastie, l`Égypte peut se vanter
d`avoir un prestige incontesté en Asie et en Nubie.
L`Égypte a aussi fait des pactes de paix durant son
histoire. Le premier traité de paix a été réalisé entre Ramsès 2 de l`Égypte et
Hattousil 3 de Hatti. Ses deux rivaux étaient les deux forces impériales de
l`époque et le traité qu`ils ont signé ressemble énormément aux traités de paix
qui sont signés de nos jours : « engagement de fraternité, pacte de
non-agression, assistance mutuelle en cas d`attaque ennemie, extradition des
fugitifs et amnistie pour les réfugiés. Les dieux des deux pays en sont les
témoins et les garants » (Menu, 1998, p.112).
Il y eut aussi une grande révolution qui se déroula
en Égypte durant sa période moins glorieuses. Le (trop) long règne de 94 ans de
Pépi 2, en plus de conditions comme la détérioration du climat, les difficultés
économiques, les famines, la désorganisation de l`État et une multitude de
révoltes populaires auront poussé la population à faire une grande révolution
et ainsi renverser le pouvoir supposément divin.
Bref, il est évident que si une société veut grandir
et évolué, elle se doit d`avoir une armée efficace pour d`abord protéger ses
territoires et ensuite les agrandir si cela est dans les valeurs des
dirigeants.
Les rites funéraires
Si les égyptiens pratiquaient les rites funéraires,
c`est qu`ils croyaient à l`immortalité avec la mort du corps physique de l`homme.
« Ces coutumes avaient pour but de préserver les cadavres
par la momification, d’accomplir les
cérémonies d'inhumation et enterrer, avec le corps, les objets destinés à être
utilisés par le défunt dans l'au-delà » (1).
Il est naturel
que ce sont les personnes riches qui pouvaient se permettent la momification
car cela est une étape longue et couteuse. Cependant, le désert a permis aux
pauvres de pouvoir faire ce rituel car les zones arides et désertiques
préservaient naturellement les corps par la dessiccation. La momification consiste à enlever les
organes internes, envelopper le corps
dans des toiles, et l'enterrer dans un sarcophage rectangulaire en pierre ou
dans un cercueil en bois.
Bref, les soins
que les égyptiens donnaient à leur mort démontrent une spiritualité avancée et un respect pour l`autre vie.
L`aspect éternel que les anciens égyptiens se procuraient les rapprochaient de
leur dieux et de leurs croyances.
La courte histoire de Toutankhamon
Ce pharaon est
mort à l`âge de 18 ans seulement, mais son histoire est une des plus connues de
l`Égypte antique grâce à la découverte de son tombeau il y a environ 90 ans.
Lorsqu`il a prit le pouvoir, il n`avait que sept ans et ne pouvait donc pas
régner seul sur cette brillante civilisation, c`est donc Ay qui assure le
pouvoir militaire et administratif pendant quelques années.
Lorsqu’ `il
a prit le pouvoir, Toutankhamon a fait graver la Stèle de la Restauration qui expliquait que tous les temples furent
restaurés car les infrastructures avaient beaucoup souffert durant le règne
précédent. Les historiens se sont cependant rendus compte que tous les nouveaux
pharaons utilisaient la même stratégie car il était sensé venir mettre de
l`ordre dans le chaos laissé lors de la mort de son prédécesseur. Même si son
règne est court, la principale œuvre de ce pharaon est de redonner au clergé
les pouvoirs qui lui avait été enlevé par le précédent chef spirituel. Le
clergé ne détient pu autant la confiance de la haute sphère dirigeante et se
réunit alors en société secrète pour tenter de garder son pouvoir. Malgré de vaines tentatives pour écraser la
révolution amarnienne en interdisant les manifestations extérieures,
Toutankhamon ne réussit pas à détruire l`esprit de l`idéologie.
Il meurt très
jeune et son règne ne fut pas le plus spectaculaire. Sa popularité est surtout
due grâce aux nombreuses richesses trouvées dans son sarcophage et qui laisse
présager les innombrables trésors perdus à jamais sous les milliers de kilos de
sables.
Bref, la
présentation de ce pharaon est pour illustrer que plusieurs problèmes d`antan
sont encore d`actualités comme les problèmes avec le clergé ou la population.
Il a fallu à ces monarques divins de grands projets et surtout une grande armée
pour maintenir son pouvoir et son autorité.
Le mariage
Le mariage
n`était pas célébrer par la religion à cette époque de l`histoire pour les
classes moyennes ou pauvres de la société. Le mariage consistait à une fête
familiale ou les deux familles se réunissaient et on offrait de nombreux
cadeaux aux jeunes mariés en plus de se recueillir devant les mânes des
ancêtres.
« Dès le
Nouvel Empire (milieu du IIe millénaire avant notre ère), des coutumes établies
définissent les r`gles et l`apport, de la gestion et du partage des biens entre
époux ; chacun conserve et administre ses biens propres » (Menu, 1998, p.34). Quelques siècles
plus tard, des « notaires » rendront légal des contrats de mariage
avec des clauses pour régler la situation matérielle et financière en cas de
rupture. La norme de cette époque est qu`en cas de rupture, le mari devra
laisser le tiers de sa fortune et de ses biens à son épouse. Il est aussi à
noter que l`adultère est un grave crime en Égypte, mais il n`est pas condamnable à mort.
Bref, la vie amoureuse est très semblable à celle que
nous vivons aujourd`hui avec des contrats de mariage, des célébrations, des
ruptures et de l`adultère. La société de l`Égypte antique et la société
d`aujourd`hui semble semblable pour la classe moyenne avec les mêmes bonheurs
et les mêmes problèmes.
En conclusion, l`Égypte était une
terre fertile où une brillante civilisation y a décidé de s`y installer et d`y
laisser sa marque pour plusieurs millénaires. Les anciens égyptiens avaient un
mode de vie simple basé sur l`agriculture et la religion et cela a ouvert la porte
à de grandes évolutions architecturales, médicinales et de
diverses connaissances avec par exemple l`invention d`une sorte
d`écriture. Cette brillante civilisation s`est donc développé à la suite
d`étape progressive qui lui a permisse de s`élever au rang de super
civilisation. Même si les historiens ne
comprennent pas encore l`énorme énigme de l`Égypte, il est intéressant de
constater que les premiers peuples qui s`y sont installé n`avait certainement
pas conscience de la place qu`ils occuperaient dans l`histoire terrienne.
L`aventure de la compréhension de cette société d`Afrique ne fait donc que commencer…
Bibliographie
MANU, Bernadette. Vivre en Égypte ancienne, Evreux,
Découvertes Texto/Gallimard, 1998, 153 pages.
VERCOUTTER, Jean. Égypte Antique – L`écriture,
Encyclopédie Universalis, Page consultée le 23 février 2010, http://www.universalis-edu.com/article2.php?napp=1921&nref=F962041
(1)
T.G.H.
James, The
British Museum Concise Introduction to Ancient Egypt, University of Michigan Press, Ann Arbor, 2005 (ISBN
0-472-03137-6)
Larré, Christian. L`heritage spiritual de l`Ancienne Égypte, Diffusion
rosicrucienne, France, 1998, 256 pages.