lundi 5 août 2013

La société de l'Égypte ancienne



Les pyramides d`Égypte font définitivement partie de l`imaginaire de la plupart des être humains qui ont conscience de ses merveilles du monde. Une des plus grandes civilisations que notre monde connait par son histoire est le régime pharaonique d`un des pays de l`Afrique du Nord, l`Égypte. Né il y a plus de 5000 ans, elle aura triomphé pendant plus de trois millénaires pour ensuite nous laisser en souvenir un héritage archéologique et culturel qui impressionne encore l`humanité aujourd`hui. Il faut cependant prendre conscience que cette société a atteint son apogée au XIIIe siècle avant notre ère et que la construction de cette brillante civilisation ne s`est pas réalisée du jour au lendemain, il a fallu des centaines d`années avant de fabriquer d`énormes monuments et d`inventer une forme d`écriture et de hiéroglyphes. Pour comprendre comment un peuple peut ainsi évoluer et devenir une puissance de son époque, il est primordial d`étudier les premiers habitants de cette Égypte et de comprendre comment vivait-il collectivement. Notre problématique que nous nous posons est de savoir comment une société primitive comme celle de l`ancienne Égypte a pu devenir une des plus brillantes civilisations que l`histoire moderne connaissent aujourd`hui. Notre hypothèse serait de vérifier  si la civilisation égyptienne est devenue ce qu`elle est grâce à 3000  longues années de développement et d`évolution. Pour y répondre du mieux que nous le pouvons, divers sous-thèmes y seront élaborés en lien avec notre problématique.

L`environnement
Une société qui s`installe ou l`environnement est exceptionnel et propice à de bonnes récoltes s`assure sa survie et  son épanouissement future et c`est ce qui est arrivé avec les premiers habitants de l`Égypte qui se sont installé au bord du Nil. La vallée du Nil « abrite une flore et une faune extraordinaire, sur une terre limoneuse et fertile. Cette terre nourricière est à la base de l`organisation sociale et de la configuration agricole du pays » (Menu, 1998, p.13).  Même si le peuple qui vivait en Égypte ancienne est conscient que la crue fertilisante du Nil lui apporte la vie, il est entouré du Désert qu’il craint énormément et qu`il laisse au domaine des morts, ce qui a favorisé leur sédentarisation. Le Nil est beaucoup plus qu`un fleuve, il est aussi la voie principale de navigation pour voyager d`un village à l`autre. Même si le transport domestique se fait avec l`aide des ânes, ne pas avoir de bateau à l`époque « constitue le comble de l`indigence » (Manu, 1998, p.19). Les animaux, les pierres et les plantes font aussi partie de l`environnement sacré de ce vieux peuple car la vie minérale, végétale et animale apportait un sens à la vie de ces derniers. Il se servait des plantes pour se soigner, des pierres pour leur spiritualité et les animaux étaient respectés et craints.
Bref, le Nil qui est le plus long fleuve au monde, a été indispensable à la survie et au développement de cette civilisation. Nous pouvons même affirmer que sans le Nil, la civilisation égyptienne n`aurait pas pu se développer de la façon qu`elle l`a faite. Le Nil est un élément de vie et de navigation primordial dans la vie de tous  ses habitants.

Vivre de la terre
Dans les temps néolithiques, la chasse et la pêche ont véritablement été les premiers moyens pour se nourrir, survivre et a contribué à  la «cohésion sociale et à la formation des structures politiques de l`Égypte » (Manu, 1998, p.43). Lorsque les techniques agricoles furent assez évoluées pour adopter ce mode de vie, la pêche resta tout de même un secteur économique important et la chasse conserva « une dimension mythique en rapport avec l`idéologie du roi vainqueur des forces hostiles » (Manu, 1998, p.43). Les historiens connaissent l`importante du monde agricole et de l`élevage dans la configuration du monde rural et la naissance de l `État pharaonique de l`Égypte.
Parlant de l`élevage, il est à noter que la campagne égyptienne est remplie de troupeaux de bétail et de volailles. Ce qui est le plus intéressant avec ce sujet, c`est que les historiens ont découverts que ce peuple effectuait un genre de recensements des animaux pour connaître les biens des habitants. Ce type de système a donné un système de datation et des documents officiels ont été retrouvés.
Il y avait trois saisons de quatre mois  qui permettait à la population travaillant les champs de suivre le cycle agricole ; La saison de l`akhet était celle des inondations, la saison de peret était celle de la germination et le shemou signifiait la saison de la moisson. Les cultures principales du peuple de l`Égypte ancienne étaient les céréales, le lin, l`orge et le blé. Il est donc dire que leur alimentation était principalement constituée « de pain, de bière, de laitages, d`œufs, de volailles et de légumes, ainsi que de poisson » (Manu, 1998, p.44). La viande d`animaux comme le bœuf était distribué lors des fêtes religieuses ou exceptionnelles.
Bref, l`alimentation aura contribué à la formation de cette grandiose société et aura permis aux habitants de se regrouper et de former les premières bases de cette future civilisation.

La vie domestique et sociale
Il y avait, comme dans toute civilisation, une hiérarchie dans l`Égypte ancienne. Se trouvait au sommet de la pyramide celui qui était considéré comme un dieu vivant, le pharaon. Suivait les nobles, les artisans et les paysans. Il est intéressant de se demander comment pouvait vivait la « classe moyenne » de l`époque. Grâce aux nombreux hiéroglyphes trouvés par les égyptologues, les historiens constatent que «  les préoccupations journalières des anciens Égyptiens relèvent de l`éternelle condition humaine et rejoignent les nôtres de 2010 : repas, soins en cas de maladie, travail, loisirs, fêtes, éducation des enfants » (Manu,     1998, p.79)
Un des moments sociaux les plus importants pour les anciens égyptiens est le pain (repas) quotidien. En effet, la famille se réunissait ensemble pour faire du social et surtout, entretenir son énergie vitale, le kâ.
Continuons sur l`énergie vitale et sur la place importante que la médecine occupait à cette époque. Socialement, la position de médecin est très prestigieuse et son savoir se basait sur un mélange de connaissance scientifiques et d`une certaine magie. Les gens qui pratiquaient la médecine utilisaient similairement le même système de diagnostic et de pronostic. De plus, « une fois la maladie identifiée, après l`examen du patient, elle est classée dans l`une des trois catégories suivantes : maladie que l`on peut guérir, maladie avec laquelle on doit se battre, maladie contre laquelle on ne peut rien » (Manu, 1998, p.83). Il y eut de remarquable traitement pour l`époque, comme la trépanation, la génécologie  et la fabrication de nombreux laxatifs pour les problèmes digestifs.
L`éducation et la transmission du savoir occupe une place importante dans la société de l`ancienne Égypte. Les enfants des nobles sont instruit directement par leur père et les enfants des "classes moyennes"  n`auront d`autre choix que de se diriger vers la profession de scribes pour espérer  une ascension sociale durant leur existence. Les principaux domaines d`études sont la médecine, la géographie, l`astronomie, la botanique, la géométrie et la théologie. Plusieurs jeunes du peuple seront cependant attirés par l`aventure militaire.
La vie politique aussi est une priorité dans la vie de tous les jours. En effet, le pharaon « est une monarchie divine insérée dans le sacré pour le bien-être du peuple, pour la prospérité et le prestige de l`Égypte. Le pharaon exerce un pouvoir à la fois totalitaire et nourricier »  (Manu, 1998, p.94). Il est donc clair que le peuple ne peut remettre en question le pouvoir divin de leur chef et qu`il le voit comme un dieu vivant voulant leur bien et leur développement.
Pour terminer sur la vie sociale, il est important de comprendre que cette civilisation en est une de justice et voici leur conception : « toute bonne action mérite une récompense et tout manquement entraîne punition. Celui qui croit échapper à la justice terrestre est rattrapé dans l`au-delà devant le tribunal divin d`Osiris »  (Menu, 1998, p.102). Il est aussi intéressant de remarquer que la vie quotidienne semble ressembler à celle des habitants de 2010, avec la technologie en moins évidemment.


L`écriture
Si ses anciens peuples ont utilisé et inventé une forme d`écriture, cela s`est fait par nécessité. Effectivement, son invention est directement liée aux inondations annuelles du Nil qui permet d`apporter une quantité d`eau suffisante aux récoltes et à la fertilisation du sol. Pour utiliser au maximum ce que le fleuve leur apporte, les ingénieurs devaient « contrôler, retarder le débit du fleuve en crue, d'où la nécessité de construire des digues qui le contiennent, des barrages qui retardent son écoulement. Il faut aussi aplanir le sol pour répartir l'eau uniformément, creuser des canaux pour l'amener le plus loin possible. Toutes ces opérations exigent une administration forte et centralisée, car, pour être efficaces, elles doivent être faites à temps fixe tout au long de la Vallée. L'administration exige, à son tour, un outil de communication commode : cet outil est l'écriture ; aussi est-il normal qu'elle se soit développée en même temps que la monarchie centralisée. » (Encyclopédie Universalis).

L`écriture avec l`aide de hiéroglyphes ne date pas d`hier pour les égyptiens. Son invention remonte à plus de 3000 ans avant la naissance de Jésus Christ et son alphabet comprenait plus de 500 symboles. Ses symboles pouvaient identifier un mot, un son ou une phrase et pouvait avoir plus qu`une signification. Les signes étaient principalement inscrits sur la pierre et dans les tombeaux. Les Scribes, eux, utilisaient une forme de langage plus rapide et plus facile qui se nommait hiératique.
Bref, l`invention de l`écriture et surtout son évolution aura été un point décisif dans l`évolution rapide de l`Égypte. Il est facile d`affirmer que sans cette forme d`écriture primitive, la civilisation égyptienne n`aurait certainement pas été aussi majestueuse. Sans l`écriture et les mathématiques, la construction des pyramides n`aurait pas pu avoir lieu.

Guerres et révolutions
Le pharaon avait deux tâches primordiales sur lesquels se basait la confiance de peuple. Il doit accomplir « les deux volets de la fonction royale, selon la double action démiurgique du pharaon : repousser isfet (la défaite, le désordre, la misère, le danger, l`injustice, le mensonge) et amener maât (la victoire, l`ordre, la prospérité, l`équité, la justice, la vérité) (Menu, 1998, p.107).
La conquête fait donc partie du vocabulaire du peuple égyptien et ses derniers le font  pour étendre leur territoire et leur richesse. En effet, des raids sont effectués en Nubie dès l`ancien empire et une guerre contre les envahisseurs palestiniens  permet au pharaon Ahmosis de reconquérir le pays et ainsi rendre les guerres de libération précédentes victorieuses. À la fin de la 18e dynastie, l`Égypte peut se vanter d`avoir un prestige incontesté en Asie et en Nubie.
L`Égypte a aussi fait des pactes de paix durant son histoire. Le premier traité de paix a été réalisé entre Ramsès 2 de l`Égypte et Hattousil 3 de Hatti. Ses deux rivaux étaient les deux forces impériales de l`époque et le traité qu`ils ont signé ressemble énormément aux traités de paix qui sont signés de nos jours : « engagement de fraternité, pacte de non-agression, assistance mutuelle en cas d`attaque ennemie, extradition des fugitifs et amnistie pour les réfugiés. Les dieux des deux pays en sont les témoins et les garants » (Menu, 1998, p.112).
Il y eut aussi une grande révolution qui se déroula en Égypte durant sa période moins glorieuses. Le (trop) long règne de 94 ans de Pépi 2, en plus de conditions comme la détérioration du climat, les difficultés économiques, les famines, la désorganisation de l`État et une multitude de révoltes populaires auront poussé la population à faire une grande révolution et ainsi renverser le pouvoir supposément divin.
Bref, il est évident que si une société veut grandir et évolué, elle se doit d`avoir une armée efficace pour d`abord protéger ses territoires et ensuite les agrandir si cela est dans les valeurs des dirigeants.


Les rites funéraires
Si les égyptiens pratiquaient les rites funéraires, c`est qu`ils croyaient à l`immortalité avec la mort du corps physique de l`homme. « Ces coutumes avaient pour but de préserver les cadavres par la momification,  d’accomplir les cérémonies d'inhumation et enterrer, avec le corps, les objets destinés à être utilisés par le défunt dans l'au-delà » (1).
Il est naturel que ce sont les personnes riches qui pouvaient se permettent la momification car cela est une étape longue et couteuse. Cependant, le désert a permis aux pauvres de pouvoir faire ce rituel car les zones arides et désertiques préservaient naturellement les corps par la dessiccation.  La momification consiste à enlever les organes internes,  envelopper le corps dans des toiles, et l'enterrer dans un sarcophage rectangulaire en pierre ou dans un cercueil en bois.
Bref, les soins que les égyptiens donnaient à leur mort démontrent une spiritualité  avancée et un respect pour l`autre vie. L`aspect éternel que les anciens égyptiens se procuraient les rapprochaient de leur dieux et de leurs croyances.


La courte histoire de Toutankhamon
Ce pharaon est mort à l`âge de 18 ans seulement, mais son histoire est une des plus connues de l`Égypte antique grâce à la découverte de son tombeau il y a environ 90 ans. Lorsqu`il a prit le pouvoir, il n`avait que sept ans et ne pouvait donc pas régner seul sur cette brillante civilisation, c`est donc Ay qui assure le pouvoir militaire et administratif pendant quelques années.
Lorsqu’ `il a prit le pouvoir, Toutankhamon a fait graver la Stèle de la Restauration qui expliquait que tous les temples furent restaurés car les infrastructures avaient beaucoup souffert durant le règne précédent. Les historiens se sont cependant rendus compte que tous les nouveaux pharaons utilisaient la même stratégie car il était sensé venir mettre de l`ordre dans le chaos laissé lors de la mort de son prédécesseur. Même si son règne est court, la principale œuvre de ce pharaon est de redonner au clergé les pouvoirs qui lui avait été enlevé par le précédent chef spirituel. Le clergé ne détient pu autant la confiance de la haute sphère dirigeante et se réunit alors en société secrète pour tenter de garder son pouvoir.  Malgré de vaines tentatives pour écraser la révolution amarnienne en interdisant les manifestations extérieures, Toutankhamon ne réussit pas à détruire l`esprit de l`idéologie.
Il meurt très jeune et son règne ne fut pas le plus spectaculaire. Sa popularité est surtout due grâce aux nombreuses richesses trouvées dans son sarcophage et qui laisse présager les innombrables trésors perdus à jamais sous les milliers de kilos de sables.
Bref, la présentation de ce pharaon est pour illustrer que plusieurs problèmes d`antan sont encore d`actualités comme les problèmes avec le clergé ou la population. Il a fallu à ces monarques divins de grands projets et surtout une grande armée pour maintenir son pouvoir et son autorité.

Le mariage
Le mariage n`était pas célébrer par la religion à cette époque de l`histoire pour les classes moyennes ou pauvres de la société. Le mariage consistait à une fête familiale ou les deux familles se réunissaient et on offrait de nombreux cadeaux aux jeunes mariés en plus de se recueillir devant les mânes des ancêtres.
« Dès le Nouvel Empire (milieu du IIe millénaire avant notre ère), des coutumes établies définissent les r`gles et l`apport, de la gestion et du partage des biens entre époux ; chacun conserve et administre ses biens propres » (Menu, 1998, p.34). Quelques siècles plus tard, des « notaires » rendront légal des contrats de mariage avec des clauses pour régler la situation matérielle et financière en cas de rupture. La norme de cette époque est qu`en cas de rupture, le mari devra laisser le tiers de sa fortune et de ses biens à son épouse. Il est aussi à noter que l`adultère est un grave crime en Égypte, mais il  n`est pas condamnable à mort.
Bref, la vie amoureuse est très semblable à celle que nous vivons aujourd`hui avec des contrats de mariage, des célébrations, des ruptures et de l`adultère. La société de l`Égypte antique et la société d`aujourd`hui semble semblable pour la classe moyenne avec les mêmes bonheurs et les mêmes problèmes.

En conclusion, l`Égypte était une terre fertile où une brillante civilisation y a décidé de s`y installer et d`y laisser sa marque pour plusieurs millénaires. Les anciens égyptiens avaient un mode de vie simple basé sur l`agriculture et la religion et cela a ouvert la porte à de grandes évolutions architecturales, médicinales et  de  diverses connaissances avec par exemple l`invention d`une sorte d`écriture. Cette brillante civilisation s`est donc développé à la suite d`étape progressive qui lui a permisse de s`élever au rang de super civilisation.  Même si les historiens ne comprennent pas encore l`énorme énigme de l`Égypte, il est intéressant de constater que les premiers peuples qui s`y sont installé n`avait certainement pas conscience de la place qu`ils occuperaient dans l`histoire terrienne. L`aventure de la compréhension de cette société d`Afrique ne fait  donc que commencer…


Bibliographie

MANU, Bernadette. Vivre en Égypte ancienne, Evreux, Découvertes Texto/Gallimard, 1998, 153 pages.

VERCOUTTER, Jean. Égypte Antique – L`écriture, Encyclopédie Universalis, Page consultée le 23 février 2010, http://www.universalis-edu.com/article2.php?napp=1921&nref=F962041

(1)    T.G.H. James, The British Museum Concise Introduction to Ancient Egypt, University of Michigan Press, Ann Arbor, 2005 (ISBN 0-472-03137-6) 

Larré, Christian. L`heritage spiritual de l`Ancienne Égypte, Diffusion rosicrucienne, France, 1998, 256 pages.

jeudi 25 juillet 2013

La Grande Guerre et ses conséquences



 Les hommes se battent ensemble depuis des milliers d`années pour de multiples raisons qui ne justifient en rien ce niveau de violence. Même si nous pouvons affirmer que nous sommes au sommet de la hiérarchie terrestre, il faut avouer que les comportements de nos ancêtres et ceux d`aujourd`hui se rapproche souvent de la bestialité et l`homme est capable de vivre avec une violence aussi grande et présente. Les guerres en sont un bon exemple.
 
Il y a des milliers d`années, l`humain se battait essentiellement pour assurer sa survie dans un monde cruel où la loi de la jungle existait avec la survie des plus forts et la mort des plus faibles. Depuis quelques centaines d`années cependant, les hommes se battent en groupe en défendant des idéologies ou des territoires. Même si les combattants se sentent impliqués dans ses combats, ils sont souvent utilisés au nom d`une monarchie, d'une idéologie ou d`une religion et ils risquent leur existence pour des causes pas toujours claires.

La Première Guerre mondiale à été le premier conflit de grande envergure au XXe siècle et la violence a atteint une échelle et une intensité inconnue à cette époque. Cette guerre  s`est déroulée presque exclusivement en Europe dans les années 1914 à 1918, a impliqué un nombre record de 60 millions de soldats  et a causé plus de destructions matérielles que toute autre guerre antérieure. Ce thème amène une problématique qui m`intéresse grandement ;  je me demande à quel niveau ce conflit a pu marquer l`esprit collectif de différents groupes comme les soldats, les civils, la collectivité, le milieu des sciences-sociales et quelques autres. Mon hypothèse à cette problématique  serait que les nombreuses violences qu`on subit les humains concernés les ont marqué et touché psychologiquement, laissant des  problèmes psychologiques à ses sociétés.


Origines de la Grande Guerre
Le meurtre de l`archiduc François-Ferdinand à Sarajevo en 1914 est présenté par l`historiographie comme étant l`élément déclencheur à cette Grande Guerre. Il est l`héritier du trône d`Autriche et il est assassiné par un étudiant bosniaque contrôlé par les services secrets serbes. L`Autriche expose une liste d`exigeances que la Serbie se doit de respecter et elle les acceptera tous sauf une ; sa collaboration à l`enquête policière. Malgré un manque de preuves, l`Autriche cherche vengeance et Guillaume II  donne son appui pour une intervention armée en Serbie malgré les risques du déclenchement d`une guerre européenne.  C`est alors que le « 28 juillet, soutenue par l`Allemagne, dont l`état-major a sous estimé la préparation de l`armée russe, elle lance la déclaration de guerre à la Serbie et bombarde Belgrade le lendemain » (Ripert, 2004, p.23).

Comment cette guerre a pu tourner en guerre impliquant des  millions de soldats provenant de nations différentes? Principalement dû au jeu des alliances!  Effectivement, la guerre prend l`ampleur d`une guerre européenne car la Russie décide d`intervenir pour ne pas laisser la Serbie se faire écraser  et espère que la France l`appuiera. Aussitôt la Russie engagée, l`Allemagne déclare la guerre aux Russes et le jeu des alliances débuta ainsi et ne se terminera que quatre années plus tard. « Ainsi la guerre est née du système d`alliances rivales, censées préserver la paix.» (Ripert, 2004, p.11).

Il serait par contre inacceptable de penser que seul cet attentat justifie l`intervention massive de plusieurs pays. Cette guerre était préparé depuis quelques années auparavant et des pays n`attendaient qu`un élément déclencheur pour justifier leur guerre. En effet, l`Allemagne était maintenant une puissance et souhaitait  la démontrer. Sa population, son industrie  et son commerce subissaient des développements importants et l`idéologie guerrière de ce pays  les poussera à  faire la guerre. Les objectifs de l`Allemagne consiste principalement à l`expansion de leurs territoires coloniaux et de réunir tous les peuples supposés germaniques de l`Europe centrale. Du côté de la France, ennemie juré de l`Allemagne, elle a reconstitué sa puissance militaire  d`avant avec ses nombreuses colonies et le service militaire est obligatoire à cette époque. De plus, les alliances défensives de la France avec la Russie la place dans une situation où elle est à l`avant plan et doit réagir si attaque il y a. Pour ce qui est de l`Angleterre, elle ne tient pas nécessairement à cette guerre est elle vit présentement une grande expansion territoriale dû aux colonies canadiennes, australiennes et les autres. Ce royaume s`est presque trouvé en guerre contre la France quelques années auparavant, mais a tout de même signé l`alliance avec les Russes et les Français. Les Russes, eux, sont en conflit depuis plusieurs années avec l`Autriche-Hongrie et elle tente de profiter du morcellement de ce dernier pour avoir accès sur la Méditerranée. 

Cela fait qu`en 1913, les pays commencent à se préparer à une future guerre. L`Allemagne s`arme, ses effectifs militaires augmentent considérablement pour porter à 800 000 hommes avec des sommes énormes pour l`achat de matériels de guerre. La France « élève à trois ans la durée du service militaire obligatoire pour tous dans l`armée active. Cette loi des trois ans est présentée aussitôt en Allemagne comme une provocation » (Ripert, 2004, p.20). La propagande de la presse allemande joue aussi un rôle et le principal général de l`armée, von Moltke est clair et précis : « le plus tôt sera le mieux […] car, dit-il au roi, cette fois il faut en finir, et Votre Majesté ne peut se douter de l`enthousiasme irrésistible qui, ce jour-là, entrainera le peuple allemand tout entier  » (Ripert, 2004, p.21). Bref, les Allemands reprochent aux Français  leur alliance avec la Russie réactionnaire et les Français reprochent aux Allemands de soutenir un régime  impérial et militariste. Selon Universalis, ses deux pays sont des rivaux héréditaires et les deux pays se craignaient : « L'antagonisme franco-allemand puisait sa force dans l'idée de revanche et le retour à la mère patrie des provinces perdues de l'Est. Il se nourrissait aussi de la crainte qu'éprouvaient les Français devant la poussée démographique de l'Allemagne. Comme la courbe démographique française s'infléchissait au contraire, Paris ne voyait pas sans frémir grandir l'ombre de l'ennemi héréditaire. »  


L`invasion allemande
Tous les pays impliqués croient que cette guerre sera courte car l`effort de guerre qui est déployé nécessite d`énormes ressources financières, militaires et humaines. C`est dans cette optique que l`Allemagne élabore et tente d`exécuter le plan Schlieffen.  Leur stratégie est d`attaquer simultanément,  rapidement et avec violence la France et ensuite la Russie. La France a cependant de bonnes fortifications et l`Allemagne décide de violer le territoire neutre de la Belgique pour les attaquer par surprise. Cette violation de territoire, et l`Allemagne en est consciente, obligera les Britanniques à intervenir dans ce conflit. Le pays germanique repousse sur tous les fronts la France et prend même Paris. Von Moltke meurt pendant cette opération et ses derniers morts sur son lit de mort seront : « Renforcez l`aile droite » (Ripert, 2004, p.33). Il pense à ce moment que la guerre sera de courte durée…


La guerre des tranchées
Comme mentionné plus haut, cette guerre devait être courte. Cependant la guerre « initialement   de mouvement, se transforme en quelques semaines en guerre de siège  ou de tranchées, une guerre dure et épuisante qui va se prolonger trois années et demie, et mettre à l`épreuve les forces tant morales que matérielles des combattants » (Ripert, 2004, p.60).
Les atrocités et la détresse psychologique que les soldats vivront durant cette période marqueront à jamais l`histoire de cette guerre, autant du côté des Français que des Allemands. Les soldats travaillaient jour et nuit pour déplacer des tonnes de terre pour construire de meilleures tranchées reliées par des tuyaux de communications.  Des barbelés seront déployés devant les tranchées et les fantassins vont mourir pris dans ses  pièges. 

Si les armées utilisent cette stratégie défensive, c`est qu`ils n`ont pas d`autre choix. En effet c`est la nouvelle puissance destructrice des armes qui oblige les soldats à s`enterrer et à utiliser de plus en plus la mitrailleuse, la lance-flamme et le canon lourd lors de cette guerre. La vie dans les tranchées  est une guerre d`endurance physique et psychologique. Les morts s`y entassent, les hommes ont les pieds gelés pendant les nuits et la boue atteint une telle épaisseur. Les soldats y sont « emprisonnés, véritablement enterrés vivants dans leurs tranchées, qu`ils disputent  aux rats, dévorés par la vermine, ils n`ont le plus souvent qu`un trou  pour s`abriter avec un peu de paille pour essayer de dormir » (Ripert, 2004, p.64). Les conditions de vie sont donc inhumaines pour ses hommes qui souhaitaient, sans véritable connaissance, cette guerre pour aller se venger de leur ennemi de toujours.


Le malheur des civils
On oublie souvent  la violence subie par les civils lors de la Grande Guerre. Une raison qui explique ce manquement est certainement l`atrocité qu`on vécu les soldats eux-mêmes. Cependant il faut tenir compte que « dès les premiers jours de la guerre, sur tous les fronts […], des violences particulièrement atroces ont été commises contre les civils qui se trouvaient  sur les voies d`invasion, en particulier les femmes , dont les très nombreux viols ont été attestés » (Audoin-Rouzeau et Becker, 2000, p.72).

Il est évident que plusieurs atrocités ont été commises par les soldats des deux camps, mais il faut faire attention à la propagande que les pays en faisaient. Effectivement selon Debra Kelly, les gouvernements amplifiaient régulièrement, dans les journaux et la radio, les crimes commis par les ennemis sur des civils. Cette propagande était mise en place pour amplifier la haine collective face à l`ennemi et ainsi cela pouvait servir de motivation supplémentaire pour combattre.

Pour instaurer ce régime de terreur aux civils qui sont sur leur chemin, certains soldats mitraillent de grands groupes de population et a même recours à la mutilation : « on peut remarquer que les mutilations du visage, en particulier celles des yeux , sont les plus fréquentes contre les hommes et contre les femmes , qui sont  [...] victimes d`exactions liées au viol et à l`atteinte  aux organes génitaux » (Audoin-Rouzeau et Becker, 2000, p.72).

Les civils ont donc eux aussi subit ce drame à un niveau qui peut se rapprocher des soldats combattants. Les deux clans sont coupables de ses atrocités et la bestialité de l`homme dans ses évènements est encore difficile à expliquer pour les historiens. Même si on pourrait se croire à l` abris de ses crimes de nos jours, les populations de l`époque pensaient la même chose…


Les milieux des sciences humaines et sociales face aux atrocités
Certains historiens qui ont vécu la guerre se sont demandés comment l`homme a pu être autant cruel avec ses semblables. Selon eux, «il fallait se pencher sur des questions de perceptions, sur des rumeurs et des faux bruits, sur des mythes et des schémas idéologiques » (Becker, 2005, p.11) pour comprendre comment plusieurs hommes normaux en apparence ont pu devenir des monstres violents. Ils expliquent aussi que selon certaines études, « les envahisseurs avaient été saisis par une illusion collective, une grande peur, selon laquelle ils étaient devenus eux-mêmes des victimes. Il fallait voir de quelle manière ils s`étaient imaginé être aux prises avec un soulèvement de la population civile […] qui avait permis à leur propre brutalité à l`égard de ces mêmes civils de prendre l`aspect de représailles légitimes » (Becker, 2005, p.11). Ses historiens tentent donc de démontrer que l`esprit de groupe, aussi maléfique qui puisse être, avait pris le contrôle sur l`homme comme individu propre. La Grande Guerre avait donc déclenché une hystérie collective au sein même des soldats dû à la trop grande violence qu`ils subissaient. Il ne faut pas oublier que ses hommes vivaient des vies normales et ont été soudainement exposé à des crimes auxquels ils n`avaient jamais fait face.



L`entrée en guerre des USA
Le point tournant de cette guerre arrive avec l`entrée en guerre des États-Unis. Ses derniers avaient pourtant proclamé haut et fort leur neutralité en 1914, mais ils avaient concédé de nombreux millions de dollars en prêt aux Alliés. Le torpillage du navire Lusitania , qui tue 128 américains, sera une raison suffisante pour le président des États-Unis d`entrer en guerre du côté des Alliés. Cependant il faut aussi tenir compte que si ses derniers avaient perdu la guerre, le pays de l`Oncle Sam n`aurait probablement jamais été remboursé des dettes européennes et que cette conséquence a probablement aidé l`administration Wilson à précipiter son pays en guerre. De plus, l`Allemagne propose au Mexique de lui rendre ses anciennes provinces perdues comme le Texas, l`Arizona et le Nouveau-Mexique en échange d`une aide militaire lors de la guerre. Ce geste indigne grandement la population américaine.


Les conséquences de la guerre
Même si l`histoire reconnait la France comme victorieuse, elle a été très dévastée. Selon Birmes et Schmitt, elle est le pays qui a le plus largement versé son sang avec ses 1 390 000 morts. Lors de la conférence de paix à Paris, 27 États sont représentés et le président des États-Unis demandent l`adoption  de ses 14 demandes, ce qui sera accepté. Selon le président Wilson, la cause première de cette guerre est la diplomatie secrète des pays d`Europe ainsi que les nombreuses alliances. Signé à Versailles quelques mois plus tard, le traité de paix détermine les sanctions prises à l'encontre de l'Allemagne comme la perte de ses colonies, sa démilitarisation, la perte de quelques-uns de ses territoires ainsi que de grandes conséquences économiques. Le traité annonce aussi la création de la Société des Nations (SDN).

 Cette société, ancêtre de l`ONU, a été crée dans le but d`empêcher le déclenchement d`autre guerre aussi violente et ainsi conserver la paix en Europe. Selon Ripert, « les objectifs de la SDN comportaient le désarmement, la prévention des guerres au travers du principe de sécurité collective la résolution des conflits par la négociation et l’amélioration globale de la qualité de vie ».  La SDN ne rempliera pas les espoirs fondées en elle , car elle ne réussira pas à arrêter la montée du nazisme et la guerre civile espagnole.
 
De plus, l`Europe est détruite suite aux nombreux combats qui se sont déroulés sur son territoire. L`Empire russe, l`Empire allemand, l`Empire austro-hongrois et l`Empire ottoman    n`existent plus à la fin de la guerre et cela engendre « un pullulement d`États nouveaux, ressuscités d`un passé lointain, quelques-uns revenus du fond du Moyen Âge, la plupart n`ayant encore qu`une existence précaire » (Ripert, 2004, p.143). C`est donc dire qu`en 4 ans seulement, le visage du monde aura changé physiquement et territorialement.  


En conclusion, la Grande Guerre qui s`est déroulée de 1914 à 1918 a été le spectacle de violences auxquelles l`homme n`avait jamais affronté de façon collective. Les deux camps ont subi d`énormes pertes humaines et matérielles et il est très difficile de confirmer la victoire à un des groupes. Plus de 60 millions d`êtres humains ont participé à ses crimes et environ 10 millions y sont mort. Selon les recherches que j`ai effectué durant ce travail, j`opterais pour affirmer que les deux camps ont subi la défaite et qu`aucun n`est réellement sorti gagnant dû aux trop nombreuses atrocités inhumaines commises. Ceux qui ont vécu cette période ont été malchanceux d`y être et plusieurs autres évènement tragiques comme le génocide arménien, la Révolution Russe et la grippe espagnole ont augmenté la détresse des populations. Comme problématique, je me demandais à quel niveau ce conflit a pu marquer l`esprit collectif de différents groupes comme les soldats, les civils, la collectivité et  le milieu des Sciences-sociales. Mon hypothèse à cette problématique  était que les nombreuses violences qu`on subit les humains concernés les ont marqué et touché psychologiquement, laissant des  problèmes psychologiques à ses sociétés. Je peux affirmer que mon hypothèse est vrai et que les populations de plusieurs pays ont été transformé suite à cette guerre. Dans ce contexte  il serait pertinent d`étudier la période suivant la guerre, les  années folles de 1920 à 1929, pour tenter de comprendre comment la population a voulu oublier ce qui venait de se passer dans leur vie.





Bibliographies


-manuels de synthèse :
 Rioux, Jean-Pierre, dir. Une histoire du monde contemporain. Paris, Larousse, 2005.

-ouvrages spécialisés :
Ripert, Pierre.  Histoire de la Première Guerre mondiale, Paris, Maxi-livres, 2004, 191 pages.

Winter, Jay.  Entre deuil et mémoire , Paris, Armand Colin, 1995, 309 pages.

Becker, Jean-Jacques.  Histoire culturelle de la Grande Guerre, Paris,  Armand Colin, 2005, 271 pages.

Audoin-Rouzeau, Stéphane et Becker, Annette. 14-18 retrouver la Guerre, Mesnil-sur-l`Estrée,  Éditions Gallimard, 2000, 398 pages.

-rubriques d’encyclopédies :
 Ferro, Marc . Première Guerre mondiale, Encyclopédie Universalis, Page consultée le 15 décembre 2009, http://www.universalis-edu.com/article2.php?napp=&nref=H982991

Articles scientifiques :
Kelly, Debra. Penser la Grande Guerre : un essai d`historiographie, French Studies Jul2007 Vol. 61, p.392

Birmes, P. et Schmitt, L. Hic et nunc: Le stress post-traumatique: des chroniques antiques à la Grande Guerre, L'Évolution Psychiatrique Avril-Juin 1999 Vol. 64, p.399


mercredi 24 juillet 2013

La Guerre de Sécession était-elle vraiment pour l'abolition de l'esclavagiste?



Les États-Unis d`Amérique ont vécu de multiples évènements au cours de leur courte histoire et cela a souvent tourné à leur avantage, ce qui a comme conséquence que ce pays est au premier rang des superpuissances mondiales depuis la fin des hostilités de la Deuxième Guerre Mondiale. Ce peuple a cependant dû traverser de longues guerres sur son propre territoire pour y arriver. La Révolution américaine a carrément façonné l`identité à laquelle ce peuple voulait s`identifier et lors de la victoire américaine face aux Britanniques lors de la guerre d`indépendance, les Américains ont commencé à rédiger les lois et les textes sur lesquelles se baseront ce futur empire lors des siècles à venir. Même après avoir vaincu les Britanniques, les conflits internes étaient nombreux et plusieurs idéologies se confrontaient à savoir si ce nouveau pays devait avoir un idéal agraire ou un idéal capitaliste, ce qui sépara profondément la société lors des décennies suivants la guerre d`indépendance. Ce fossé idéologique se constatait aussi géographiquement ; le Nord était en majorité industriel et voulait une société capitaliste tandis que le Sud avait une économie basée sur l`agraire et sur l`exploitation d`esclaves comme mains d`œuvres. Il était évident que le pays, qui était déjà séparé idéologiquement et géographiquement, se devait de choisir une seule voie pour espérer une solide unification politique et la guerre civile fût le chemin que dû emprunter ses groupes pour imposer ses politiques sur l`autre groupe. La Guerre de Sécession est souvent reliée à l`abolition de l`esclavage aux États-Unis, mais ce travail démontrera que cela est une conséquence de cette dernière et que les objectifs réels de cette guerre civile étaient plutôt économiques et sociales. Pour ce faire, plusieurs thèmes seront abordés et présenteront divers personnages et évènements qui aideront à comprendre les enjeux et les conséquences. Le tout se terminera par une analyse de ce conflit et des répercussions que cela a eus, autant dans ce pays que sur les autres nations de ce monde.

Les origines de la guerre
La guerre de Sécession aux États-Unis ne repose pas seulement sur un ou deux points de litiges. En fait, ce sont une multitude d`éléments historiques, sociaux, économiques et même géographiques qui les ont poussés à s`entretué dans une guerre civile qui a ravagé ce pays. 

Tout commence dès la fondation des États-Unis alors que deux courants idéologiques importants s`opposent : l`État fédéral fort soutenu principalement par Alexander Hamilton et les pouvoirs aux États libres soutenu principalement par Thomas Jefferson. Hamilton avait comme idéal une société capitaliste tandis que Jefferson avait un idéal agraire et cela démontre clairement que les problèmes rencontrés lors de la guerre civile américaine découle d`un vieux débat qui perdure encore aujourd`hui. Il s`agit de « l`élément central autour duquel se développent les tensions […] s`articule autour de « l`héritage de 1776 », de la véritable source de pouvoir politique et du concept de liberté » (Lamarre, 2005, p.30) 

Il y a aussi l`élément géographique qu`on ne doit pas sous-estimer. En effet, le clivage entre le Nord et le Sud est assez défini et le climat de ses deux régions est complètement différent, ce qui fait que le mode de vies des gens qui habitent ses régions ne se ressemble guères, le Nord étant majoritairement industriel et l`économie du Sud principalement sur l`agriculture et les plantations. La conquête de l`Ouest est aussi un enjeu crucial. Le Nord veut élargir son marché avec ses nouveaux territoires, tandis que le Sud compte étendre et renforcer l`esclavage avec de plus grands territoires.

Économiquement, c`est le processus intensif d`industrialisation qui débute dans les années 1840 qui est une des causes importantes du futur conflit. En effet,  « le Nord exige des mesures protectionnistes afin de mettre son industrie naissante à l`abri de la concurrence étrangère. De son côté, le Sud, qui s`appuie sur une économie de plantation basée sur l`esclavage, laquelle repose essentiellement sur l`exportation des matières premières et l`importation de produits finis, réclame la libre circulation des biens » (Lamarre, 2005, p.29). Le président de l`époque, Georges Washington, est pris avec de sérieux problèmes de structure économique et les deux économies demandent des politiques de développements incompatibles et c`est principalement le vote du fédéral pour les tarifs douaniers qui suscitent le mécontentement du Sud. 

Pour revenir au sujet élaboré plus haut, les riches planteurs du Sud estimaient que ce sont les États qui détiennent la source de légitimité du pouvoir politique. Tout à l`opposé, les nordistes considèrent au contraire que c`est le gouvernement fédéral qui est l`autorité suprême et qu`en conséquence, il a les pouvoirs pour administrer le pays en fonction de l`intérêt de tous, ce qui signifie l`intérêt de la majorité. Les deux camps se vantent de lutter pour la liberté, mais la définition qu`ils donnent de ce concept change radicalement. De plus, Abraham Lincoln, qui sera président durant la guerre de Sécession, affirme que les Nordistes se battent pour le drapeau et l`unité du pays.

Au contraire de ce qu`on apprend dans la culture général, le conflit n`a pas été déclenché pour la question de l`esclavagiste, dû moins pas principalement, mais plutôt pour des questions essentielles comme : « La base du pouvoir politique réside-t-elle au sein de l`Assemblées législatives des États ou du gouvernement fédéral? Les États ont-ils le droit de faire sécession? L`Union est-elle indissoluble? » (Lamarre, 2005, p.31). 


Causes:
            Tout d'abord, les causes de la Guerre de Sécession, aussi appelée Guerre Civile par plusieurs historiens, sont principalement dues à des différences culturelles, sociales, politiques et économiques de ce que l'ont appelle le « Nord » et le « Sud » des États-Unis. Par ailleurs, l'une des différences fondamentales entre le Nord et le Sud est la question de l'esclavage. Dans les états sudistes, avoir un esclave est considéré normal et est utile à la maintenance et la cultivation des terres et à d'autres tâches ménagères et manuelles, faisant partie intégrante de l'économie, contrairement aux états nordistes où l'esclavage est interdit. Malgré toutes ses divergences de points de vue, plusieurs compromis ont été soulevés pour faire plaisir à l'un et à l'autre. L'un deux, le compromis du Missouri, émis en 1820, avait pour but de limiter les pays esclavagistes au sud[1]. Par contre, il ne fit pas l'unanimité au sein des états sudistes qui voulaient plus de droits et qui se considéraient brimer par ce compromis.

            Par ailleurs, un autre problème s'ajoutait à celui déjà existant: l'expansion vers l'Ouest, ouvrant ainsi de nouveaux états. La plupart de ceux-ci étaient des états dits « libres » (ou l'esclavage était interdit), car ils étaient situés plus au nord, ce qui diminuait le pouvoir politique du Sud et des états esclavagistes au sein du gouvernement fédéral. Évidemment, ceci déclencha des « contre-attaque » de la part du parti démocrate, alors allié aux états sudistes, qui proposa la loi appelée Kansas-Nebraska[2], qui avait pour but d'annuler le compromis du Missouri. Cette loi donnait alors la possibilité à chaque nouvel état de choisir librement s'ils permettaient la possession d'esclaves ou non. Cette loi apporta son flot de petites guerres civiles dans certains états, notamment au Kansas[3], car plusieurs propriétaires d'esclaves des états environnants allèrent s'inscrirent sur les listes électorales pour pouvoir posséder plus de terre pour la culture du coton et aussi apporter avec eux leurs esclaves. Les véritables habitants du Kansas se rebellèrent, car ils désiraient un état libre de tout esclavage et ne voulaient pas que les cultivateurs de coton prennent leurs terres.

             Toute cette agitation créa le parti républicain, alors inexistant aux États-Unis. Il était composé de gens anti-esclavage, d'agriculteurs Free Soil et d'anciens membres du parti Whig, alors en pleine crise interne[4]. La création de ce parti et l'élection d'un de ses membres en 1860, Abraham Lincoln, fut véritablement la goutte qui fit déborder le vase. C'est après cette élection que le sud décida de se séparer du reste de l'Union et d'avoir ses propres institutions, sa propre capitale, Richmond, et même son propre président: Jefferson Davis[5]. C'est ainsi que la Guerre de Sécession commença, sans jamais avoir été véritablement souhaitée ou même prévue. 


Le Nord
            Aussi appelé l'« Union », il se composait des états les plus aux nord et de ceux à l'Ouest. Ces états se différenciaient du reste des États-Unis principalement par leur forte industrialisation et une urbanisation de plus en plus importante. Par ailleurs, ces états possédaient les richesses économiques du pays, puisque 66% du capital industriel était situé au nord[6] et que les bourses étaient principalement installées dans la ville de New-York, ce qui leur donna une domination financière face au Sud qui leur sera particulièrement utile lors de la Guerre de Sécession. Le Nord possède aussi le plus haut taux démographique, puisque 7 des 10 villes les plus populeuses sont là, notamment New-York, Philadelphie et Boston[7]. Ensuite, le taux d'immigration est plus élevé au nord qu'au sud, puisque les nouveaux immigrants, principalement composé d'Irlandais durant cette période, préféraient s'installer dans les grandes villes du Nord, plutôt que dans les endroits plus ruraux du Sud. Cette partie des États-Unis est aussi reconnue pour son évolution rapide et industrielle, comparativement au sud qui restera longtemps au même point « archaïque ». Cette industrialisation eut un effet domino sur le niveau d'éducation et sur d'autres points sociaux, comme le syndicalisme qui commença à faire son apparition avec l'arrivée d'immigrants européens. C'est au nord de la ligne Mason-Dixon que le parti républicain, nouveau à l'époque, fut le plus puissant, remplaçant le parti Whig alors en pleine crise.

            Durant la Guerre Civile, le Nord connaitra certains problèmes, notamment au niveau du recrutement des hommes, qui n'ont pas particulièrement de buts personnels dans cette guerre et qui ont donc moins envie de s'engager dans un combat qui ne les concerne pas directement. Cette partie des États-Unis se distinguera aussi du Sud par la diversité de son armée, composée de soldats blancs américains, ainsi que de soldats étrangers venus d'Europe et de noirs émancipés, malgré que cette dernière ethnie ne fût acceptée qu'à contrecœur due au manque d'hommes disponibles[8]. C'est grâce à ses ressources beaucoup plus élevées que le Nord put gagner la guerre. D'une certaine manière, celui-ci pouvait se permettre de perdre plus d'hommes que le Sud, car même s'il y avait des problèmes au niveau du recrutement, la démographie nordique était beaucoup plus élevée et de loin. D'ailleurs, ses ressources financières nettement plus importantes lui permirent d'assurer la stabilité à l'intérieur de ses institutions, mais aussi d'équiper adéquatement ses hommes et d'instaurer un blocus envers le Sud, lui coupant toute aide venant d'Europe et l'empêchant d'exporter ses produits, ce qui diminuait les profits disponibles. 


Le Sud
            Les États du Sud, qui deviendront les états « Confédérés » pendant la Guerre de Sécession, étaient surtout caractérisés par l'esclavage, qui était très présent dans la plupart des états, même si ce ne sont pas tous les cultivateurs qui en possédaient. Il est important de savoir qu'une faible population sudiste possédait plus de deux esclaves, mais l'idée générale était qu'ils étaient indispensables dans l'économie et qu'il permettait une paix entre les classes sociales[9]. Cette citation du livre d'Albert Desbiens, Les États-Unis d'Amérique, que l'on retrouve à la page 121, décrit bien cette situation: « En 1850, un tiers des Blancs ont un ou des esclaves et, de ceux-là, la moitié seulement en ont cinq ou plus.»  Ainsi, ces états cultivaient principalement le coton, le tabac, l'indigo et le riz et utilisaient les esclaves pour travailler dans les champs. Ils n'étaient donc pas aussi industrialisés que leurs voisins du Nord, préférant les travaux agraires. Ils étaient aussi reconnus pour être une société répressive, autant pour les esclaves noirs que pour les blancs qui voulaient dénoncer cette situation[10] (PORTES, Jacques, 2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à la Première Guerre mondiale, Armand Colin, 207 pages). Ainsi, le Sud n'est pas aussi « évolué » que le Nord sur les notions de « droits de l'homme ». Les états sudistes se caractérisaient aussi par leur penchant pour le protectionnisme, empêchant ainsi l'importation de certains produits qu'ils produisaient eux-mêmes, comme le coton, ce qui ne plaira pas particulièrement aux gens du Nord. 

            Au début de la guerre, seulement 7 états firent sécession : la Caroline du Sud, où se déroula l'assemblée qui prit cette décision le 20 décembre 1860 (PORTES, Jacques, 2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à la Première Guerre mondiale, Armand Colin, 207 pages), l'Alabama, la Floride, la Géorgie, le Mississipi, la Louisiane et le Texas (PORTES, Jacques, 2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à la Première Guerre mondiale, Armand Colin, 207 pages). Ils furent ensuite rejoint par d'autres états, qui sans vraiment vouloir défendre la question esclavagiste dans leur territoire, voulaient surtout se battre pour que les états aient le droit à la sécession, sans répression de l'Union. Le Sud avait principalement pour but la préservation de son économie basée sur la possession d'esclaves et avait l'avantage de la tradition militaire très présente dans les familles sudistes. Par ailleurs, contrairement au Nord, le Sud pouvait compter sur la cohésion sociale pour recruter des hommes, puisque tous se battaient au nom du droit des états et de la reconnaissance de l'esclavage. Ses principaux points faibles durant cette guerre fut le nombre peu élevée de sa population et son manque de ressource financière, ce qui aida très probablement la victoire de l'Union. 


Lincoln  et ses politiques
            Durant la Guerre de Sécession, plusieurs grands hommes firent leur apparition, mais aucun ne peut se comparer à Abraham Lincoln, que personne n'aurait pu imaginer comme président des États-Unis d'Amérique. Issu d'une famille de fermiers, il découvrit qu'il n'avait aucune passion pour les travaux manuels. Il fit donc des études en droit et devint avocat dans son état d'origine, le Kentucky. Lincoln était principalement reconnu pour son sens de la justice et son bon sens. Au début de sa carrière politique, il était membre du parti whig, mais devint vite l'ambassadeur du jeune parti républicain grâce à son talent d'orateur, que les gens avaient remarqué lors de sa campagne pour le siège de Sénateur de l'Illinois[11].

            Lors de son élection en 1860, Lincoln ne se déclara pas totalement contre l'esclavage, mais contre son expansion dans les nouveaux états de l'Ouest[12]. Il était donc considéré comme modéré au sein des troupes républicaines. Tout au long de la guerre, le 16e président fit tout ce qui était en son pouvoir pour maintenant l'Union et empêcher d'autres états de se joindre à la Confédération. Encore aujourd'hui, Abraham Lincoln est considéré comme l'un des présidents les plus populaires de toute l'histoire états-unienne.


Jefferson Davis
            Bien avant de devenir le président de la Confédération, Jefferson Davis avait connu de près la politique. Il avait d'ailleurs été le ministre de la Guerre au temps du président Pierce[13]. Lors de la Guerre de Sécession, Davis était reconnu pour être un homme sans grand charisme, ni même d'autorité envers les états membres de la Confédération, contrairement à son opposant, Abraham Lincoln. Après la reddition du général Lee à Appomatox le 9 avril 1865[14], Jefferson Davis s'enfuit et on ne le rattrapa qu'un mois plus tard, le 10 mai plus précisément[15].


Les grands noms
            Bien entendu, plusieurs généraux firent leur nom au cours de la Guerre de Sécession, autant dans le camp de l'Union que dans celui de la Confédération.   Pour l'armée du nord, nous pouvons nommer McClellan, qui fut l'un des premiers généraux de l'armée de Lincoln, mais qui était trop prudent dans ses batailles, ce qui plaisait à ses soldats, mais pas à son président qui le rétrograda. Par la suite, un autre général fit son apparition dans l'armée nordiste et monta graduellement les échelons grâce à son esprit de stratège, il s'agit d'Ulysses Grant qui gagna d'importantes batailles pour l'Union, comme celles de Vicksburg et de Chattanooga[16]. Il devint général en chef en mars 1864[17] et s'entoura de précieux alliés, tels William Sherman, à qui on peut attribuer la destruction d'Atlanta, tombée sous leur main le 1er septembre[18], qui avait pour but de briser le moral des troupes sudistes. 

            Dans les troupes du Sud, le principal général était Robert Lee, aristocrate virginien qui avait été officier dans l'armée américaine avant de devenir général de la Confédération. Pourtant, au départ, rien n'aurait pu prédire que Lee aurait été de l'armée sudiste, puisque lui-même était anti-esclavage, émancipant les siens biens avant tout le monde[19]. La protection de son propre état, la Virginie, était un motif valable pour faire partie des confédérés. Robert Lee ne voulait pas d'un pouvoir fédéral trop puissant et c'est pourquoi il fut l'un des meilleurs généraux de la Guerre de Sécession, d'un côté comme de l'autre.


La guerre en général
            La Guerre de Sécession fut la guerre la plus meurtrière à ce jour pour les États-Uniens, n'ayant même pas été détrônée par la seconde Guerre Mondiale[20]. Elle apporta donc de nombreux changements au niveau des techniques utilisées. C'est notamment lors de cette guerre que le terme « Guerre Totale » apparue, exprimant l'idée qu'elle ne touche plus seulement les soldats, mais bien les civils, les institutions et tout ce qui peut être détruit. Elle est aussi considérée comme la première des guerres modernes, utilisant de nouveaux instruments, comme les cuirassées, les tranchées, les mitrailleuses, les grenades, les mines et les premiers sous-marins[21].  En plus d'être l'investigatrice de plusieurs nouvelles méthodes, l'utilisation massive des chemins de fers en fait la première guerre ferroviaire de l'histoire[22].

            Par ailleurs, une guerre aussi intense que la Guerre de Sécession ne peut se passée sans grandes batailles. Dans les plus importantes, nous pouvons nommer celle de Gettysburg, qui fut l'une des plus décisives. Deux batailles du général Grant de l'Union, Vicksburg et Chattanooga, furent d'une grande importance pour son propre clan et lui assura la direction de l'armée du Nord[23].


Conséquences
            Bien évidemment, une guerre n'est jamais sans conséquences et celle-ci ne fait pas exception à cette règle. D'un côté technique, la Guerre de Sécession apporta une très grande avancée industrielle des moyens militaires, apportant une connaissance nouvelle qui sera utile aux États-Unis dans plusieurs guerres par la suite. C'est lors du blocus naval du Nord contre le Sud que les premiers sous-marins firent leur apparition et que les cuirassées prirent une importance de plus en plus prononcée. 

            Une autre conséquence, celle-là sociale, fut l'émancipation des noirs en 1863, dans certains états seulement, et la fin de l'esclavage en 1865, donc quand le Nord gagna la Guerre de Sécession[24]. Évidemment, cela enclencha d'autres problèmes, comme la ségrégation, mais ce fut un pas en avant pour cette société qui se catégorisait, et se catégorise toujours, comme avant-gardiste. 


Analyse
Il faut comprendre, avant de faire une analyse juste, que les historiens ont constamment fait du révisionniste historique sur cette guerre civile au cours des derniers siècles. En effet, leur vision a constamment évolué depuis la fin de cet évènement. 

Tout d`abord, les historiens du XIXe siècle insistaient sur le fait que l`esclavage avait été l`élément central du déclenchement des hostilités. Quelques années plus tard, certains historiens du XXe siècle provenant de l`extérieur des États-Unis, jugèrent que ce sont les grandes différences économiques et idéologiques  entre le Nord et le Sud qui poussèrent cette nation dans un conflit qui était inévitable.  Au milieu du XXe siècle, une majorité d`historiens rejetèrent l`idée que le conflit était inévitable et ont plutôt estimé que le conflit est dû à l`irresponsabilité des élites politiques car selon eux, l`esclavage avait atteint "ses limites naturelles  au milieu du XIXe siècle et que l`institution disparaitrait d`elle-même sans qu`il soit nécessaire de s`engager dans une guerre" (Lamarre, 2005, p.32). Par la suite, les historiens ont nuancés ses dernières thèses, sans toutefois les réfuter. Aujourd`hui, selon Lamarre, les historiens ont tendance à favoriser la thèse que l`esclavagiste  et ses répercussions à la réalité politique, économique et sociale, est l`une des principales causes de la guerre de Sécession, sans toutefois en être l`unique cause.

Nous débuterons notre analyse en insistant sur le fait que dans les première semaines du conflit, "la question de l`abolition de l`esclavage n`est pas au centre des préoccupations des élites politiques à Washington. Certes, l`idée d`abolir l`esclavage est discutée ouvertement à de nombreuses tribunes politiques, mais son abolition est loin de faire l`unamité au Nord" (Lamarre, 2005, p.32).   Abraham Lincoln est Président lors des premières batailles et même si il avoue qu`il s`oppose personnellement à l`esclavage, sa principale préoccupation est la sauvegarde de l`Union entre les États du Nord et ceux du Sud pour préserver la puissance que représente les États-Unis. Lincoln est considéré par plusieurs historiens comme un modéré en ce qui concerne la question de l`abolition de l`esclavage dans sa nation. En effet, il affirme : "que s`il pouvait sauver l`Union en abolissant l`esclavage, il le ferait et que s`il pouvait sauver l`Union  sans abolir l`esclavage, il le ferait aussi" (Lamarre, 2005, p.32).

Malgré que plusieurs considèrent le président de l`époque comme étant modéré sur la question, son élection à la Maison-Blanche a servi d`élément déclencheur dans l`idéologie de sécession des sudistes car ses derniers le considérait comme un abolitionniste, un anti-esclaviste ou encore comme un homme qui voulait restreindre son expansion. C`est l`État de la Caroline du Sud qui débuta la sécession en votant une motion qui autorisait l`État à se séparer de l`Union. Plusieurs États furent la même chose dans les semaines suivantes et le conflit prit une énorme ampleur et nomma Jefferson Davis comme Président de la confédération. Ce dernier réclama le départ de toute présence fédérale sur le territoire de la Confédération. La guerre civile devint alors inévitable et les premiers coups de feu eurent lieu en Caroline du Sud, en faveur des Sudistes.

Au début, les dirigeants du Nord croyaient fermement à ses chances de remporter le conflit assez rapidement et d`imposer ses idéologies au États du Sud. Cette confiance résulte de nombreux avantages : l`appareil industrielle supplante celle du Sud et favorise largement le Nord dans une économie de guerre, le réseau de chemins de fer est beaucoup plus vaste et favorise le transport rapide de soldats ou de matériels de toutes sortes. L`avantage principal sur lequel se base les forces du Sud est la connaissance de la guerre de ses commandants et ceux-ci se démarquent de ses adversaires du Nord. Mais ce qui jouera en faveur du Nord et qui sera l`élément déterminant dans la victoire finale des troupes de Abraham Lincoln est sans aucun doute la démographie imposante du Nord sur le Sud. En effet, ce sont 21 millions d`âmes qui vivent sur le sol du Nord contre une faible population de 9 millions de personnes au Sud, et de ce nombre la moitié sont des esclaves.

La victoire du Nord a pour conséquence l`abolition de l`esclavage dans les États-Unis et modifie drastiquement la nature et la dynamique dans les rapports économiques, sociaux et politiques de cette nation de nouveau unifié, mais cette fois l`unification s`est faite avec la force.


Conclusion
En conclusion, nous soutenons notre hypothèse qui était que l`abolition de l`esclavage aux États-Unis n`était pas la principale cause de la Guerre de Sécession, mais que cela est plutôt une conséquence de cette dernière et que les objectifs réels de cette guerre civile étaient plutôt d`ordres économiques et sociales. En effet, les Sudistes ont souhaité la sécession car leurs valeurs et leurs idéologies étaient en complète opposition avec leurs opposants et souhaitaient simplement former un nouveau pays avec les principaux pouvoirs aux États et pour favoriser le maintien de l`esclavage et des valeurs agraires, qui comprennent les plantations et l`exportation de matières premières. De leur côté, le Nord se tournait de plus en plus vers le capitaliste industriel et il se devait d`écouler sa production vers des marchés comme le Sud. Cependant ses derniers devaient aussi s`industrialiser pour avoir un pouvoir de consommation et le Nord à décider d`imposer par la force son idéologie. Le Sud n`avait pas comme objectif d`imposer son mode de vie au gens du Nord. Il voulait garder ses mœurs et ses lois comme bon lui semblait, tout en continuant son expansion vers l`Ouest. De son côté, le Nord a décidé au nom de la préservation de l`Union, de recourir aux armes et d`imposer ses valeurs. En terminant, il serait  pertinent de se demander si la guerre de Sécession n`est pas en faite une autre révolution que ce peuple a vécu, tellement les changements ont été radicales sur l`ensemble du pays.



Bibliographie

** GERVAIS, Pierre, 2005, Les États-Unis de 1860 à nos jours, Paris, Hachette Supérieur, 159 pages
*** PORTES, Jacques, 2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à la Première Guerre mondiale, Armand Colin, 207 pages
**** DESBIENS, Albert, 2004, Les États-Unis d'Amérique : Synthèse historique (tome 1), Saint-Laurent (Québec), Septentrion, 295 pages
LAMARRE, Jean, 2005, Les Canadiens-français et la guerre de Sécession, Montréal, VLB éditeur, 186 pages
McPHERSON, James, 1988, Battle cry of freedom, the civil war era, New York, Oxford universty press, 909 pages


[1] GERVAIS, Pierre, 2005, Les États-Unis de 1860 à nos jours, Paris, Hachette Supérieur, 159 pages
[2] Ibid.
[3] Ibid.
[4] Ibid.
[5] PORTES, Jacques, 2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à la Première Guerre mondiale, Armand Colin, 207 pages
[6] GERVAIS, Pierre, 2005, Les États-Unis de 1860 à nos jours, Paris, Hachette Supérieur, 159 pages
[7] PORTES, Jacques, 2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à la Première Guerre mondiale, Armand Colin, 207 pages
[8] Ibid.
[9] Ibid.
[10] Ibid.
[11] DESBIENS, Albert, 2004, Les États-Unis d'Amérique : Synthèse historique (tome 1), Saint-Laurent (Québec), Septentrion, 295 pages
[12] PORTES, Jacques, 2008, Les États-Unis: de l'Indépendance à la Première Guerre mondiale, Armand Colin, 207 pages
[13] Ibid.
[14] Ibid.
[15] Ibid.
[16] Ibid.
[17] Ibid.
[18] Ibid.
[19] Ibid.
[20] Ibid.
[21] Ibid.
[22] Ibid.
[23] Ibid.
[24] GERVAIS, Pierre, 2005, Les États-Unis de 1860 à nos jours, Paris, Hachette Supérieur, 159 pages